Grands maux et petits remèdes

Il est quelque part inscrit que le problème de la pomme de terre chez nous est comme le cancer qui n’offre que des rémissions pour revenir de plus belle. Au début, il s’agissait de pénurie. Les responsables ont donc cru bon d’agir sur la production. Ils l’ont fait. Mais ils n’ont pas été plus loin. Car l’inscrire comme objectif et tout faire pour obtenir une meilleure récolte implique fatalement les capacités de stockage.

Quoi de plus élémentaire? Et pourtant…Aujourd’hui, on ne sait plus où mettre toutes les quantités de pomme de terre que les agriculteurs se sont évertués à obtenir. Les chambres froides sont insuffisantes. Impossible de tout stocker. Alors, on sélectionne la variété de tubercule qui «mérite» d’être gardée.

Le reste? Disons-le en réprimant toute la colère justifiée en pareille circonstance: à la décharge publique. Ainsi donc, pénurie ou pas, notre assiette sera toujours mise à mal. Il y a là des responsabilités à situer, à sanctionner. Il s’agit de sécurité alimentaire. De tout un peuple. On ne peut jouer impunément avec une question aussi vitale.

De plus, il est presque sûr que le sort de la pomme de terre sera aussi celui des céréales. Avons-nous les silos nécessaires pour stocker tous les grains de la présente campagne moisson-battage? N’allons-nous pas assister à une grande déperdition qu’induiront inévitablement des capacités de stockage insuffisantes?

Il est temps que le gouvernement prenne sérieusement en main les affaires du pays. De réagir avec vigueur contre tous les affameurs qui rôdent. De penser plus intelligemment aux problèmes qui se posent. De se débarrasser de la superficialité, source de tous nos malheurs.

Au moment où la crise alimentaire est mondiale. Où nous avons la chance d’avoir les pétrodollars pour amortir l’envolée des prix par des subventions et ainsi s’éviter les émeutes de la faim qu’ont connues et connaîtront encore bien de pays. Au moment où l’alimentaire est plus que jamais une arme redoutable, nous faisons preuve d’une légèreté assassine.

La pomme de terre, le blé, le lait et autres produits de base relèvent aujourd’hui de la sécurité de l’Etat. Ce n’est certainement pas avec des contraventions ou des fermetures de locaux que peut être assurée la sécurité de l’Etat. Les Algériens sont en droit d’être protégés. Nos responsables doivent prendre conscience de ce droit. Ce qui, sur le terrain, ne semble pas être le cas. Il faut opposer de grands remèdes aux grands maux.

De grands remèdes que sont l’extrême sévérité de la sanction, le retrait de l’impunité aux comportements laxistes, de la responsabilité non assumée ou mal assumée. Il faut savoir que les «maraudeurs» ne rateront aucun maillon de la chaîne pour faire mal. Il ne faut pourtant pas être un génie pour savoir qu’une récolte exige des entrepôts et des silos. Qu’une certaine température est nécessaire pour conserver la plupart des aliments. C’est à ne plus savoir si c’est seulement de l’incompétence.

Zouhir MEBARKI

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