Il faut juger sur pièce !
C’est elle qui a ajouté le «P» à sigle porté par le projet initial du président français pour en appauvrir le contenu et en faire l’UPM, c’est-à-dire rien. C’est donc elle qui ne voulait pas d’une union véritable avec les pays de la rive sud.
Elle, c’est la chancelière Angela Merkel. Elle voulait bien de nous comme partenaires, mais pas comme alliés. Absorber l’est de l’Europe a été trop coûteux pour l’Allemagne, mais le Sud a dû lui apparaître comme trop éloigné des valeurs européennes et comme porteur d’une incertitude, voire d’insécurité.
L’Allemagne contracte avec l’Algérie en tant que partie intégrante de l’UE, par le biais de l’accord d’association, et dans le cadre bilatéral. Quoi espérer de ce pays ? Une coopération que certains appelleraient normale, car après tout, des pays qui se reconnaissent doivent coopérer. Qui aura le plus à en tirer de dividendes ? Nous avons appris à juger sur pièce, désormais.
Plus de précipitation pour jubiler, pour voir l’avenir en rose car qu’est-ce qui pourrait bien changer par rapport à aujourd’hui ? Que pourrait apporter l’Allemagne qu’elle n’avait pas apporté hier ? L’Algérie a tout à donner. Assurer la sécurité de l’alimentation en énergie et importer grâce à sa capacité à être un bon client. y a-t-il à en tirer en échange et comment en tirer s’il en est ?
La chancelière allemande va produire des discours protocolaires pour ce qui concerne le développement et la coopération économique. Mais ce sont les entrepreneurs qui disposent et ceux-là appartiennent au secteur privé et suivent leurs propres intérêts. L’Algérie, en termes de population, est blasée.
Comment cela se fait-il que son économie n’en soit qu’à un milliard de dollars d’exportations hors hydrocarbures, alors qu’elle est en coopération avec tous les pays du monde, y compris l’Allemagne et la France, sans oublier les Etats-Unis ? Que va-t-il y avoir de changé cette fois-ci ?
Les déceptions sont trop grandes pour y croire maintenant sans voir.
16-07-2008
Sofiane Idjissa
