On ne cache pas notre atome

C’est la course à l’atome. Sur la ligne de départ, il y a l’Algérie qui compte construire à l’horizon 2028, dix réacteurs nucléaires, la Jordanie qui souhaite inaugurer sa première centrale en 2015, le Maroc qui rêve d’une filière nucléaire et l’Egypte qui projette d’ériger 4 centrales d’ici 2020. Même si ces programmes nucléaires civils sont parfaitement conformes aux règles du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), cette course à l’atome, même pacifique, agace Israël. Cette course fait d’autant plus peur quand ce sont des Arabes qui se trouvent sur la ligne de départ.

Déjà alarmé par la perspective d’une bombe atomique chiite, Israël traduit sa crainte «d’une bombe atomique sunnite». Pourtant tous ces candidats, sans exception aucune, ne jurent que par la transparence. Prenons le cas de l’Algérie pour laquelle Israël a tenté de semer le doute sur le caractère civil de ses programmes en fournissant au département d’Etat américain des informations erronées.

C’était en 1992, alors que l’Algérie traversait une période critique de son histoire, des articles les plus violents «pleuvaient» dans les colonnes du journal américain Washington Post et du quotidien britannique Sunday Times, selon lesquels «Alger et Baghdad coopèreraient à la fabrication de la première bombe nucléaire islamique». En fait, il n’y a rien à cacher puisque l’Algérie a signé tous les traités et les conventions internationales contre la prolifération de la bombe atomique.

Cette collaboration transparente avec l’Aiea est de nature à tranquilliser l’Occident et, par ricochet, d’autres pays. C’est dans le cadre de cette démarche que le directeur éxécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), M.Nabuo Tanaka, sera aujourd’hui à Alger où il effectuera une visite de deux jours. M.Tanaka, conduira une délégation composée d’experts de l’AIE.

Si l’Algérie proclame son ambition nucléaire ce n’est pas un effet de mode dopé par les appétits perses, par ailleurs légitimes dans leur version pacifique. L’idée d’un atome comme ersatz aux hydrocarbures, a germé au milieu des années 80. Et depuis, le programme a été mené de la manière la plus transparente.

Certes, contrairement aux autres nations, l’Algérie ne dépend pas des importations pour ses besoins énergétiques mais cela ne l’empêchera pas pour autant d’avancer les considérations économiques pour justifier son ambition dans le marché du nucléaire civil. Reste l’inquiétude de voir l’émergence de pouvoirs islamistes dans la région. L’Algérie a bien montré qu’elle a vaincu l’islamisme dans sa version terroriste et l’idée d’un Etat islamique en Algérie est aujourd’hui abandonnée même par les partis islamistes qui activent sur la scène politique.

Brahim TAKHEROUBT

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