LES SUCCÈS DES IDÉES FRANÇAISES EN ALGÉRIE

Le président Sarkozy peut ajouter à son bilan de l’UPM, le soutien, presque enthousiaste, de la presse algérienne francophone. On y trouve toutes les formes directes et indirectes de l’adhésion.
Avec une mention spéciale pour Henri Guaino avec la reprise, voire la sollicitation, par presque tous les titres, de ses analyses, arguments et points de vue. La vérité est sortie de sa bouche sur les intentions réelles de l’UPM, inutile d’aller chercher plus loin l’existence de buts réels mais cachés.

A peine cachés, et que le citoyen de base, moyennement intéressé par la politique, peut résumer à n’importe quel expert. Mais Sarkozy peut se targuer d’avoir eu le soutien quasi unanime des experts qui se sont exprimés dans différentes réunions (Espagne, Marseille…) ou dans les colonnes de différents titres. L’un deux, un économiste, a même écrit un article pour intimer l’ordre aux quidams que nous sommes de nous taire parce que nous ne savons pas de quoi nous parlons.

Il est vrai dans un journal qui a été particulièrement généreux en papiers «subtils» soutenant l’UPM. Bref, une partie de l’opinion publique est avec Sarkozy. Pourquoi, sur quelle base, dans quels buts et pour quels intérêts, au profit de quelles catégories sociales et de quels groupes économiques ? Fouillez, vous trouverez sûrement. Les déclarations de ces experts restent les éléments les plus intéressants. Quand vous les lisez, vous découvrez toujours trois choses.

La première est que la réalité n’existe pas. Ils commencent par la dire en parlant des conflits du Moyen-Orient et de l’échange inégal Nord-Sud mais en occultant les causes et l’histoire de cette réalité. Une réalité sans cause et sans histoire n’existe pas, elle devient un accident, un petit problème et nous n’avons plus à affronter les causes et surtout à affronter les hommes et les politiques qui les portent et les perpétuent.

Pour être plus clair, Israël et ses politiques ne sont plus les causes du conflit avec les Palestiniens. La politique pluriséculaire de domination coloniale et néocoloniale n’est plus responsable de l’échange inégal. On se réunit entre partenaires et on trouve les solutions en partenaires. Les experts commencent par envoyer à la trappe les rapports de domination et postulent à l’existence de rapports fantasmés d’égalité. La deuxième, les experts donnent toujours des conseils de méthode.

Ils disent aux hommes politiques ce qu’ils doivent faire pour atteindre leurs buts. Ils ne discutent pas les buts et leur pertinence. Ils discutent leur place d’experts dans la mise en application. En fait, ils veulent leur part et vantent leurs compétences. La troisième, ils expliquent toujours que ces affaires doivent être menées avec doigté et en dehors des peuples. Mieux, elles doivent être «vendues» et bien vendues aux peuples. Ils sont là pour les habiller.

C’est un problème de raison et d’intelligence. Comme si le monde se construisait sur la raison et non sur les intérêts. Le problème est que si ces experts étaient vraiment intelligents en politique, ce sont eux qui seraient les chefs politiques pas les autres. Et leur première erreur reste que seuls les intérêts des groupes ou des classes ou des nations mènent le monde. Pas la raison. C’est tellement vrai que tous leurs conseils ne changeront pas le monde d’un iota.

Les politiques écoutent les banquiers, les industriels et les commerçants. Et ce sont les canons ou la ruse qui réalisent leurs buts. Pas les experts. Mais, enfin, cela n’entamera en rien le plaisir des dirigeants français de trouver tant de succès dans des fractions de notre opinion. En attendant le retour de ce réel occulté.

Mohamed Bouhamidi

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