Après le 13 juillet
Le 16 juillet, la chancelière allemande Angéla Merkel sera parmi nous en Algérie pour une visite de deux jours. A cette date, nos deux pays devraient être tous deux membres, depuis trois jours, de l’UPM. En réalité Merkel est autant méditerranéenne qu’Abdoulaye Wade est flamand. Mais Merkel a su faire fondre l’UM de Sarkozy dans l’énigmatique UPM européenne alors que Wade s’est contenté d’exprimer ses inquiétudes sur les divisions que le projet français risquait de faire encourir à l’Afrique. Mais il se trouve qu’Alger est l’une des plus importantes capitales de l’Afrique, un continent pour lequel Merkel, à l’instar des puissants de ce bas monde, ne cache plus son intérêt.
«Nous souhaitons avoir un partenaire fort et capable d’agir avec lequel nous pouvons coopérer étroitement et amicalement», soulignait la chancelière fédérale au sommet africain d’Addis Abeba en octobre dernier. «L’Afrique est au cœur de notre politique de développement», assurait-elle aux Africains. Des propos qui sont quand même plus digestes pour les Africains que ceux qui leur ont écorché l’oreille et la dignité à Dakar. Au point où, dans le continent brun, on ne crierait pas au scandale si jamais l’histoire venait à se répéter et que la fameuse Francafrique subisse la volonté de Merkel pour aller rejoindre d’urgence l’UM.
Donc comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, l’Allemagne veut légitimement se réserver une part du marché africain et, partant, maghrébin. Incontournable au Maghreb, reconnue comme l’un des principaux pilotes du Nepad, l’Algérie s’avère un élément important dans les politiques partenariales du continent. Au Maghreb et en Afrique, l’Algérie «peut jouer un rôle central, en évidence économique», estimaient des responsables allemandes dans une récente déclaration au confrère le Quotidien d’Oran.
A Alger, qui préside actuellement l’OPEP, il sera certainement question d’énergie, un domaine où, pour différentes raisons, les relations sont en deça des possibilités. En effet, les approvisionnements allemands d’hydrocarbures chez nous ne dépassent pas 1 %. Mais plus que le pétrole, ce sont les énergies renouvelables qui intéresseraient les Allemands.
L’Algérie recèle, en effet, l’un des plus importants gisements solaires de l’Algérie. Une étude allemande situe ce gisement à plus de 3000 heures de soleil par an et à 5 kWh d’énergie quotidienne reçue sur une surface horizontale de 1 m2 sur la majeure partie du territoire national. Un gisement qui, en théorie, prolongera pour très très longtemps Alger dans son rôle de vendeur d’énergie au moment où des puissances «amies» veulent nous transformer en consommateur de nucléaires, donc en acheteur.
Mohamed Zaâf