OUI YA ERRAB, OUI !
Grève des travailleurs de l’Etusa. Djamel Ould Abbès va faire un geste.
Leur offrir des bus ?
Là, franchement, je suis bluffé ! Totalement bluffé ! Que notre bien-aimé président ait été le plus jeune diplomate dans l’hémicycle onusien du temps de la télé en noir et blanc, je le savais. Que notre très très cher président fasse à chaque fois étalage brillant de ses références historiques et de son carnet d’adresses planétaire, je m’en doutais aussi.
Mais que là, à partir du Japon, il se paie les services d’un porte-parole ayant rang de chef d’Etat comme lui, je reste scotché ! Il a fait fort ! Plus fort encore que le jour où il s’était offert les services d’un porte-parole principalement star du raï et accessoirement agent régulateur des naissances.
Déjà, à l’époque, je m’étais dit «voilà un mec qui a tout compris en termes de communication !» Le monde entier attendait qu’un officiel, qu’un ministre, qu’un chef des ministres ou qu’à la limite un médecin vienne donner des nouvelles de la maladie très très bénigne du raïs.
Et Ô ! Surprise ! C’est «Saïda Biîda», c’est «Let me Raï», c’est «Désert rose» qui vient nous chantonner le bilan de santé sur le perron de l’hosto. Eh ben même cette performance, Abdekka vient de l’atomiser, de l’exploser.
Aujourd’hui, Sarkozy, Roi de France et de Navarre, reconnaît, avec le sourire en prime — comme je le comprends le bougre — que Boutef’ l’a chargé de dire au monde qu’il irait à Paris, au sommet de la Méditerranée. Bien sûr, il s’en trouvera toujours des esprits chagrins pour rouspéter devant le fait que Abdekka n’ait pas annoncé lui-même sa décision.
Les mêmes esprits chagrins et aigris trouveront déplacé que notre raïs adoré ne nous réserve pas la primeur de son oui à Sarkozy. Il ne faut jamais s’attarder sur les chagrins des esprits chagrins. Ils s’en remettront vite, et le 5 juillet prochain, ils seront les premiers à accrocher un drapeau à leur balcon. Restons, quant à nous, sur l’essentiel.
Et l’essentiel aujourd’hui, c’est que l’Algérie de Abdekka a dit oui à la France de Sarko, mais personne sur cette planète n’a assisté à la scène. Sauf quelques rares témoins. Et qui devraient normalement disparaître prochainement, emportés par des maladies inconnues ou tués dans des accidents de chasse à l’arbalète. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam