Payé cash

La tant attendue et non moins énigmatique réponse de Bouteflika à la demande persistante des autorités françaises pour la participation algérienne au sommet de l’union pour la Méditerranée vient d’être lâchée. C’est officiel, le chef de l’Etat a fait part à Sarkozy de sa participation au lancement de ce projet politique régional qui englobe les pays membres de l’Union européenne et ceux de la rive sud de la Méditerranée.

Mais longue et fastidieuse, car forgée dans la culture de l’attente, la position algérienne si elle vient enfin au bout de multiples spéculations et autres interprétations de tous genres d’une rive comme d’une autre, elle n’en a pas moins continué à épaissir les nuages qui ont obscurci la visibilité de tous ceux qui ont tenté de percer le secret d’un si long suspense.

Sans même avoir besoin de sonder les sentiers escarpés de la diplomatie, pour tenter d’imaginer les vrais termes de discussion entre les deux parties, il convient d’admettre que l’opinion publique nationale ne sait guère davantage sur le sujet que les hypothétiques avantages commerciaux sur ce que tout le monde s’interroge ou, au contraire, les menaces concurrentielles dans le domaine économique.

Les quelques projets dits structurants de ce partenariat politique au sein d’une région du reste trop cosmopolite et hétérogène à plus d’un titre sont-ils susceptibles de recueillir toutes les bonnes volontés de construction d’un espace de paix comme l’Europe l’a commencé en son sein il y a plus d’un demi-siècle ?

La bonne volonté, les certitudes d’aujourd’hui sur cet engagement à bâtir un avenir commun constituent-elles un gage de réussite pour lever les doutes de demain ? L’Algérie a-t-elle à jamais écarté le spectre d’un marché de dupes où les promesses de demain sont souvent payées cash par les concessions d’aujourd’hui ?

Les problèmes internes au pays sont tels que l’Algérie doit maintenant intégrer toutes les méthodes modernes de gestion et au premier chef desquels on peut considérer l’ancrage démocratique dans la société comme la meilleure assurance d’y parvenir.

Sinon tout le reste ne serait que fioritures diplomatiques et marchandages mercantilistes loin des aspirations légitimes de la société, et donc indignes d’intérêt.

Ali Benyahia

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