L’horloge algérienne

À dix mois de l’élection présidentielle, le temps commence à être compté, même si les candidats ne se bousculent pas au portillon pour l’heure.

Tout le monde attendait l’annonce de la révision constitutionnelle pour le 5 juillet. Le président de la République en a décidé autrement. Dans son traditionnel discours devant les officiers supérieurs de l’ANP, Abdelaziz Bouteflika a tout bonnement ignoré d’aborder le sujet, préférant s’étaler sur les problèmes récurrents des citoyens, à commencer par le terrorisme qui continue à être une source d’inquiétudes, le chômage des jeunes, le pouvoir d’achat ou, encore, le découpage administratif.

Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Ziari avaient confirmé l’imminence de l’annonce de la révision constitutionnelle, et tout le monde avançait la date symbolique du 5 juillet pour le coup de starter.

Mais le président Bouteflika possède l’art de déjouer les pronostics et de manipuler l’horloge algérienne à sa guise.

En faisant durer le suspense, il confirme si besoin est qu’il ne cède pas à la pression, même celle “bénigne” venant de la part de ses soutiens habituels. Le chef de l’État a sciemment laissé la porte ouverte à une éventuelle troisième candidature pour la magistrature suprême. Une position qui lui permet de disposer d’une marge de manœuvres assez confortable pour imaginer tous les scénarios possibles et imaginables.

Le fait de reporter sa décision sur la révision constitutionnelle ne signifie aucunement un renoncement à ce projet qu’il affectionne bien avant son accession au pouvoir en 1999. La Constitution actuelle lui permet de convoquer les deux Chambres du Parlement — et c’est l’option la plus plausible — pour une session extraordinaire afin d’adopter le projet de révision de la Constitution.

À dix mois de l’élection présidentielle, le temps commence à être compté, même si les candidats ne se bousculent pas au portillon pour l’heure. L’opinion publique est suspendue, depuis des mois, aux lèvres de Bouteflika. Elle devrait, dorénavant, s’habituer à lire les aiguilles de son horloge.

Azzeddine Bensouiah

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