Quelle énergie pour demain?

«Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre», dit-on. C’est vrai! Le président en exercice de l’Opep, Chakib Khelil, a beau dire, redire et répéter mille fois que l’actuelle hausse du prix du pétrole n’a rien à voir avec un quelconque déséquilibre entre l’offre et la demande, certains milieux, comme l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui est censée défendre les intérêts des pays consommateurs, font la sourde oreille à tous les arguments que ne manque pas d’avancer le président de l’Opep pour étayer son affirmation.

Il a beau rappeler à toutes les tribunes, comme à Djeddah ou Madrid, que les trois principales causes sont la dévaluation du dollar, la situation géopolitique et plus particulièrement la crise iranienne et le développement des biocarburants, les «spécialistes» de l’offre et de la demande font mine de n’avoir rien entendu pour reprendre comme un disque rayé leur refrain que seule l’augmentation de la production peut faire baisser les prix. Il faut les croire sur parole, car ils n’avancent aucun argument sérieux.

Celui qu’ils mettent en avant du bout des lèvres, à savoir «une forte croissance de la demande dans des pays fortement peuplés, avec en face une croissance limitée de l’offre au cours des dernières années» est lamentablement «tiré par les cheveux». Et pour cause, le président de l’Opep a maintes fois demandé à ses contradicteurs de lui désigner un seul, juste un seul acheteur qui n’aurait pas trouvé de pétrole sur le marché. En vain.

En réalité, nous sommes en présence du travail de lobbying par excellence. Dire tout et n’importe quoi, sauf admettre que c’est la spéculation qui est derrière ces hausses successives du prix du pétrole. Ou que les biocarburants y seraient pour quelque chose. Il n’y a qu’à voir le traitement médiatique subi par le rapport de l’ONU, qui qualifie les biocarburants de crime contre l’humanité, pour comprendre «la puissance de feu» de ces lobbys.

Il n’y a aussi qu’à voir comment est passée à la trappe la révélation de Chakib Khelil sur les pays consommateurs qui engrangent, via les taxes, quatre fois plus de recettes que les pays producteurs. Il est clair que tous ceux qui s’évertuent à masquer la spéculation, poursuivent l’objectif évident de maintenir cette tendance haussière. Pour favoriser le développement des biocarburants (moins polluants disent-ils) au détriment du pétrole qui, tel que c’est parti, est programmé à être déclassé de sa position d’énergie dominante.

D’ailleurs, les «prévisions» de ces même milieux, qui estiment à 15 années (alors que des estimations autrement plus sérieuses font état d’un demi-siècle) la durée des réserves de pétrole, trahissent leurs objectifs. Une grande question se pose cependant: pourquoi les pays consommateurs acceptent-ils de mettre en jeu leurs superprofits en taxes pour épouser les thèses de ces lobbys? That is the question!

Zouhir MEBARKI

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