Satisfaisant !

La montagne n’a pas accouché d’une souris, pourrait-on dire, à la lecture des comptes-rendus de presse sur le 11e sommet de l’Union africaine (UA) tenu dans la station balnéaire égyptienne de Charm El-Cheikh. Les Africains ont de quoi montrer une certaine satisfaction au vu des progrès louables réalisés dans divers domaines d’ordre stratégique. «Nous avançons avec confiance dans notre droit à la vie et avec confiance dans les énormes possibilités dont regorge le continent.

L’Afrique est un continent riche ou plus exactement le plus riche continent dans le monde», affirmait Mouammar Kadhafi lorsqu’il prit la parole à ce sommet. Etre riche c’est bien puisque cela permet au moins de se mettre à l’abri du besoin. Mais lorsqu’on est riche et qu’on n’est pas en mesure de défendre son bien, on est tout de suite convoité par les puissances «réalistes» d’un monde désormais unipolaire. Des puissances qui parlent d’aide mais s’entre-déchirent par Africains interposés pour piller à qui mieux mieux les richesses dont parle le leader libyen.

Des richesses qui se transforment en calvaire pour les malheureuses populations africaines et qui font de nos jeunes des harraga. La faiblesse de l’Afrique en fait une proie de choix comme le démontre la bousculade attentionnée dont elle fait l‘objet ces dernières années. Aux côtés des traditionnelles puissances «proxénètes», d’autres prétendants s’alignent dans la course et viennent lui faire les yeux doux si ce n’est des déclarations en bonne et due forme.

La Chine, l’Inde, le Japon, l’Amérique latine disent braquer un regard «stratégique» sur l’Afrique. Un continent où la France perd pied face à l’offensive d’une Amérique toujours inquiétante en raison de ses histoires d’El-Qaïda qui ressembleraient à s’y méprendre aux histoires de Tintin, n’était leur côté dramatique.

«L’Afrique bouge, elle est entrée de plain-pied dans la mondialisation. La croissance redémarre en Afrique», admettait le secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet, dans une récente conférence de presse. Une occasion pour plaider en faveur d’un repositionnement de la France en Afrique qui se voyait ainsi proposer un «pacte fondé sur la réciprocité, la confiance mutuelle, l’entente» pour, disait Joyandet, «accompagner l’Afrique qui marche, l’Afrique qui entreprend, l’Afrique qui a confiance en son avenir».

De belles paroles d’accompagnement ! En attendant, les Africains définissent les priorités et les réponses à apporter à leurs innombrables problèmes dans les domaines économique, social, culturel et sécuritaire. En plus d’avoir permis d’aborder la Force africaine d’intervention rapide, le sommet a fait un petit pas supplémentaire en direction des «Etats-Unis d’Afrique».

En effet, le président de la commission de l’UA, Jean Ping, a été chargé par le sommet d’établir une feuille de route pour les mécanismes de création du gouvernement fédéral africain et de présenter un rapport à cet égard aux prochaines assises africaines d’Addis Abeba au début de l’année prochaine.

Mohamed Zaâf

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