L’intégration africaine en question
L’intégration de l’Afrique ne peut se faire que par une intégration économique. Le Nepad est un projet global structurant qui peut tracer cette voie vers une réelle solidarité économique et une complémentarité stratégique de nature à permettre à l’Afrique d’enclencher une dynamique propre de développement à partir, en premier lieu, de ses potentialités naturelles, humaines et financières.
C’est dans cette perspective que les dirigeants africains ont abordé, hier à Charm El Cheikh, la situation économique dans le continent et la préparation du sommet du G8 prévu en juillet prochain à Hokkaido au Japon, et auquel prendra part le président de la République en tant que représentant du continent africain aux côtés des présidents des Etats membres fondateurs du Nepad.
L’agriculture et les infrastructures sont également à l’ordre du jour des préoccupations des dirigeants africains, outre les exigences de soutien aux pays africains pour faire face aux effets des changements climatiques et leur impact sur le développement économique humain.
C’est pourquoi l’intégration du Nepad dans l’Union africaine devient une urgence afin que tous les pays membres de l’UA s’y impliquent dans le but d’harmoniser leurs systèmes bancaires, fiscaux, douaniers et les législations y afférentes.
C’est à ce titre que Bouteflika a précisé que l’accélération du processus d’intégration du Nepad demeurait liée au «nécessaire passage à un degré de qualité en termes de vision et de prise en charge des grands projets régionaux structurants déjà prêts et qui, pour la plupart, remplissent les conditions requises pour un traitement bancaire».
«Ce processus est également lié à la nécessité pour le continent de se doter des mécanismes et outils d’accompagnement, efficients, de ces projets tant au niveau des pays africains concernés qu’à celui des partenaires au développement impliqués», a souligné enfin le président de la République.
Si, au plan politique, l’OUA a pavé le chemin pour un rapprochement des pays africains pour faire face à l’hégémonisme occidental, aux ingérences dont les conséquences sont toujours vivaces, seule l’intégration économique du continent peut faire de l’Afrique une puissance qui a son mot à dire quant à son devenir ainsi qu’au devenir de l’humanité.
Le projet de l’Union africaine ne peut donc se limiter à un espace politique où l’on se donne l’illusion d’être solidaires alors qu’ailleurs des ensembles économiques régionaux se disputent le marché mondial et les ressources de la planète.
Abdelkrim Ghezali