Pres…sion

La diplomatie américaine sous le règne de Bush s’avère être l’une des plus hardies dans le monde. Souvent elle vous affirme des singularités sur un ton des plus ingénus face auxquelles vous ne savez plus si vous devez en rigoler ou si vous devez lâcher la bride à votre révolte.

Dans sa témérité, Bush ne déclarait-il pas lui-même le plus sérieusement du monde que «Sharon est un homme de paix» et que «Olmert est un honnête homme» ? Une nouvelle moralité assez bien assimilée par Robert Stephan Ford, l’ambassadeur américain qui vient d’être rappelé en Irak. Ainsi, l’amateur de tchakhchoukha affirmait avec aplomb que «l’Administration américaine n’a pas l’intention d’exercer des pressions sur le Front Polisario pour accepter la proposition d’autonomie».

Et si Washington incline désormais vers la solution marocaine, c’est seulement parce que la question du Sahara occidental a tant duré et qu’«il faut chercher une voie plus rapide pour alléger les souffrances du peuple sahraoui». Au bout de 33 ans, la diplomatie a fini par se rendre compte des souffrances sahraouies et appuyer sans conviction apparente, d’une manière plutôt coupable, une solution jugée obsolète dès le début, il y a déjà plus de trois décennies.

La pression des Américains est là, bien palpable, et c’est parce qu’elle agit désormais à visage découvert, sans pudeur, qu’elle a fini par faire sortir de sa réserve la direction sahraouie. Les Sahraouis regrettaient, par le biais de leur président, le parti pris du président Bush après que la MAP ne lui ont imputé une correspondance dont les termes «soutiennent une position (marocaine, NDLR) qui viole la légalité internationale, prive la volonté des peuples et exclut la solution démocratique».

Pourtant, les Sahraouis plaçaient précédemment beaucoup de confiance dans les Américains, eux qui regrettent la démission de James Baker. Mais qu’est-ce qui a poussé Washington à se départir de sa neutralité et à s’éloigner de la légalité internationale ? Les informations en provenance de Washington disent que la pression du lobby juif y est pour beaucoup.

Près de 170 membres du Congrès avaient saisi le président Bush en faveur du Maroc. Diverses sources américaines et internationales parlent d’un deal passé entre Rabat et Tel-Aviv. Le royaume se serait engagé à reconnaître officiellement Israël en échange de la réussite du «plan d’autonomie» au Sahara occidental. Un deal que personne n’a démenti jusqu’ici, mais qui expliquerait le peu glorieux revirement de Washington.

Cela empêche-t-il cependant de s’interroger si l’introduction du «réalisme» et du «pragmatisme» a jeté avec un taux de succès significatif ou non la question du Sahara occidental dans une belle impasse ? Car, jusqu’ici, point de 5e round, et les négociations se trouvent stoppées sine die. Les dirigeants sahraouis disent qu’au Sahara occidental, «il y a risque d’escalade et d’explosion». Est-ce là le but recherché ?

Mohamed Zaâf

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