L’étape et son duo

Le rappel de M. Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement a au moins le mérite de mettre fin aux spéculations qui circulaient sans «ceinture de sécurité» en Algérie. Pourtant, son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, limitait sa demande juste à un remaniement du gouvernement.

Mais avec le titre de ministre d’Etat, représentant personnel du chef de l’Etat, Belkhadem a-t-il vraiment perdu au change comme beaucoup le pensent ? Au-delà des réponses possibles à la question, une chose paraît cependant évidente : l’Algérie change de vitesse pour entrer de plain-pied dans une nouvelle étape déterminante pour son avenir. Une étape aussi ambitieuse que délicate et qui nécessite le concours de tous.

D’autant que les partis et les personnalités politiques ont vu leurs positions évoluer pour une meilleure convergence autour du programme du Président. «Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas», disait d’ailleurs Ouyahia pour expliquer un ralliement sans réserve à la politique du Président.

Sa désignation à la tête du gouvernement ne changera en rien la ligne de conduite du gouvernement puisqu’il se limitera à la continuation du travail entamé par son prédécesseur. «Nous allons poursuivre dans la même voie l’application du programme du président de la République», déclarait-il à l’issue de la passation de consignes au palais du Gouvernement.

Pourquoi alors changer de mains si l’objectif ne vise qu’à poursuivre fidèlement l’application du programme en cours ? Certains observateurs expliquent le rappel de M. Ouyahia aux affaires par la volonté du Président de parvenir à la formule «gagnant gagnant» dans son projet visant à amender la Constitution de façon à permettre, notamment, de sauter le verrou des deux mandats. Les mêmes observateurs n’écartent donc pas la possibilité de voir, dans les jours à venir, des figures politiques refaire surface, y compris celles controversées.

Dans la condition d’une telle mobilisation, Belkhadem pourra-t-il s’en aller se reposer chez lui, comme il le dit ? Rien n’est moins sûr quand on porte le titre de secrétaire général du FLN, le parti majoritaire dont est issu le président Bouteflika lui-même.

Car il deviendra légitime de se poser la question de savoir qui mobilisera le FLN pour assurer le succès à la révision constitutionnelle et au reste si Belkhadem partait effectivement se reposer chez lui. Or il n’y a pas le moindre indice qui laisserait supposer que Belkhadem a perdu de son enthousiasme concernant l’amendement constitutionnel et le prolongement du séjour de Bouteflika à El-Mouradia.

En vérité, les changements décidés par Bouteflika nous font apparaître un judicieux dosage : un duo de «bûcheurs» prêts à plus d’homogénéité pour éloigner l’échec. A chaque étape ses hommes !

Mohamed Zaâf

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