Sanction générale

Les partis de la coalition ont mis au centre de ces élections un enjeu considérable : le soutien à la réconciliation nationale et au programme du président de la République. Ils ne furent d’ailleurs pas les seuls puisque de nombreux partis, les “petits” partis, n’ont pas fait autre chose. L’aveu est de taille. FLN et RND n’ont rien à dire en dehors des propositions présidentielles.

Mais pas seulement. En s’appuyant sur le nom du président, ils comptaient attirer sur eux-mêmes une partie de la popularité du président. Et surtout lui renouveler leur allégeance, l’assurer de cette fidélité qui assure aujourd’hui toute carrière politique. Un autre facteur les a poussés dans cette direction : la peur de l’abstention. Ils ont invoqué l’esprit du président pour conjurer ce danger comme les shamans invoquent l’esprit des ancêtres pour conjurer le mauvais sort.

La magie pour pallier le déficit politique ! Nous sommes bien en Algérie. Ce faisant, ces trois partis mettaient en jeu plus que leur programme. Ils ont appelé les Algériens à se re-prononcer sur deux questions, en principe, réglées par l’élection du président et par le référendum sur la charte pour la réconciliation nationale. Le résultat est connu. Les Algériens ont tourné le dos à toute la politique menée par le pouvoir et par ses délégués au sein de la coalition.

La plus grande erreur de la coalition a été de confirmer, par leurs appels, que la sanction de l’abstention ne les touchait pas exclusivement mais concernait aussi le président et toute sa politique. Rien ne les obligeait à mettre en avant le président sinon cette peur de ne plus disposer de la vitrine factice d’une adhésion populaire à leur politique concoctée en vase clos et au seul profit des castes au pouvoir.

Ce désaveu populaire ne pèsera pas longtemps sur leur conscience. Dès demain, ils se remettront aux affaires juteuses, aux combinaisons gagnantes, aux mille et une formes de la prédation et de l’accaparement de la rente. Ils dirigeront le pays avec moins de 2.400.000 voix sur 18.000.000 d’électeurs, soit avec une base de moins de 14% des Algériens en âge de voter. Bel hold-up ! Convenez que ce n’est pas le premier et qu’il n’encombrera pas leurs consciences.

La rage de constater l’abstention et le sentiment que la société algérienne s’est libérée de leurs discours et de leurs illusions n’auront duré qu’une nuit. Une nuit pourtant porteuse des plus graves dangers pour la pérennité de l’Etat national faute d’un terme plus adéquat.

MOHAMED BOUHAMIDI

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