Redistribution des cartes

L’objectif reste le même, à savoir terminer le second mandat avec le respect des engagements pris devant le peuple, surtout que la situation sociale connaît une certaine tension après l’augmentation des prix des produits de large consommation et le peu d’incidences provoquées par la revalorisation des salaires. Dans ce cas de figure, Abdelaziz Belkhadem, redevenu ministre d’État, représentant personnel du Président, aura les coudées franches pour finaliser le projet de révision de la Constitution.

Lorsque le président Bouteflika a fait appel au patron du RND, sans fonction officielle, pour le représenter dans des rendez-vous internationaux de première importance, personne ne se doutait que cette sollicitation n’était pas le fruit du hasard.

Loin s’en faut. Le chef de l’État pouvait bien mandater son ministre des Affaires étrangères ou du moins son ministre d’État sans portefeuille dans le gouvernement, en l’occurrence Abou Djerra Soltani du MSP. Si les observateurs ont vu dans l’attitude de Bouteflika un mépris envers le gouvernement, les analystes, au fait des bruits du sérail politique, n’ont pas hésité à lier “les missions” d’Ahmed Ouyahia à l’étranger au projet présidentiel de révision constitutionnelle.

Deux ans après son départ, dans des conditions floues, de l’Exécutif, Ahmed Ouyahia revient donc aux affaires avec un double objectif. En premier lieu, il s’agira de relancer la machine gouvernementale en panne afin que les projets annoncés en grande pompe soient livrés dans les délais. En second lieu, préparer l’élection présidentielle de 2009 avec cette nouvelle donne politique liée à l’amendement de la loi fondamentale.

Et si l’histoire semble se répéter puisqu’en 2003, la charge d’organiser le scrutin d’avril 2004 lui a été confiée après la démission de Ali Benflis du gouvernement, il ne faudrait pas perdre de vue que le retour d’Ouyahia vise aussi et surtout à détacher l’Exécutif de la campagne pour le troisième mandat de Bouteflika en boostant le plan de relance économique.

Bien entendu, l’objectif reste le même, à savoir terminer le second mandat avec le respect des engagements pris devant le peuple, surtout que la situation sociale connaît une certaine tension après l’augmentation des prix des produits de large consommation et le peu d’incidences provoquées par la revalorisation des salaires.

Dans ce cas de figure, Abdelaziz Belkhadem, redevenu ministre d’État, représentant personnel du Président, aura les coudées franches pour finaliser le projet de révision de la Constitution et, bien évidemment, enclencher la campagne pour le troisième mandat lorsque Abdelaziz Bouteflika en fera l’annonce officielle. Le chef de l’État aura donc réussi une redistribution des cartes en donnant à chacun le rôle qui lui revient dans la conduite de sa feuille de route politique.

Salim Tamani

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