La paix en point de mire

L’Alliance démocratique malienne du 23 mai 2006 pour le changement tient avec toutes ses composantes une réunion depuis le début de la semaine à Alger. L’objectif avoué est de reconstituer un mouvement après ses dislocations afin de l’amener à parler le même langage dans le cadre de l’Accord d’Alger, passé en 2006 entre le gouvernement malien et l’Alliance.

Une étape devenue incontournable dans la voie tortueuse de la paix au Mali. Ce qui procure de fait un «bon point» à M. Ghreaïeb, notre ambassadeur qui, en tant que médiateur, a réussi dans des conditions éprouvantes à convaincre les chefs touareg du Nord malien à se rendre en Algérie pour voir comment enterrer définitivement la hache de guerre au Mali.

Ce qui ne semble pas arranger tout le monde quand on écoute Hassan Ag Fagaga, le chef touareg récemment mis en évidence par une rafale de mitraillette lâchée par… le Canard déchaîné. Lors d’un contact téléphonique avec le Jeune Indépendant, Fagaga s’interrogeait sur la signification à donner aux «perquisitions» de l’armée malienne chez les Touareg du Kidal au moment où l’Alliance démocratique s’attelle à trouver la meilleure formule pour l’application de l’Accord d’Alger.

Un accord largement appliqué puisque sur les 18 points qu’il compte, 15 ont été appliqués, selon le président malien Amadou Toumani Touré. Cependant, les trois points non appliqués sont loin d’être insignifiants, bien au contraire. Des sources maliennes ont révélé que les points non appliqués concernent :

1) la création d’un fonds de développement devant aider notamment à la réinsertion socioéconomique des populations du Kidal,

2) un prolongement de dix ans du régime préférentiel fiscal dans les régions du Nord malien,

3) la création d’un conseil régional de coordination et de suivi.

Qui penserait à freiner des projets qui ont quand même l’air d’être bénéfiques ? D’autant qu’au plan sécuritaire la rébellion touareg n’en pense moins que le président malien pour reconduire poliment l’idée d’un visa pour l’Africom et affirmer que la sécurité du pays relève de ses seuls enfants.

Dans une récente déclaration à une chaîne satellitaire arabe, le président Touré avouait qu’en matière de sécurité le problème de la rébellion n’était pas le plus important et venait derrière les autres fléaux tels que les trafics d’armes et de drogue, la traite des humains, etc.

Et personne n’a jamais dit que les gens de l’Alliance démocratique étaient mêlés à ce genre d’activité alors que les Américains admettaient publiquement que les Touareg du Mali ne versaient pas non plus dans le terrorisme. S’il y a tant de points convergents, qu’est-ce qui empêche alors le Mali de jouir lui aussi de la paix ?

Mohamed Zaâf

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