Excuses

Les gouvernants ne sont-ils que l’émanation des peuples qu’ils administrent? Sont-ils meilleurs? Sont-ils pires? Les peuples méritent-ils les gouvernements qui gèrent quotidiennement leur vie?

On est tenté de croire que les régimes autoritaires ne sont que l’expression de la loi de la jungle qui règne dans les rues des pays sous-développés: qui de nous n’a pas souffert de la hogra, qu’elle vienne d’un véhicule plus lourd que le vôtre et qui vous oblige à raser le fossé ou vous donne des sueurs froides ou qu’elle vienne d’un commerçant ventripotent qui a semé des cageots devant sa boutique et vous oblige à faire plusieurs fois le tour du quartier pour trouver un stationnement licite. Et je ne parle que des petites hogras! Tout cela parce que les gens payés pour faire appliquer la loi, hésitent à le faire parce qu’ils savent que la hogra peut mener loin!

Alors, comment ne pas faire des révérences, courbettes et génuflexions aux régimes où les gouvernants font preuve tous les jours d’aimables attentions envers tous leurs administrés, sans distinction de race, de religion, de sexe, de rang ou de fortune?

Je ne sais pas pourquoi j’aime le Canada. Ce n’est pas seulement le documentaire de Michael Moore qui me fait aimer ce grand pays, qui bien qu’avec un peuplement identique ou presque à celui des Etats-Unis, connaît une destinée bien différente. «Le pays de la paix» comme l’appellent les Indiens, se démarque de son agressif voisin par son caractère pacifique.

Deux mois après l’Australie, le Parlement canadien va demander pardon aux Indiens: pardon pour tous les mauvais traitements que les gouvernements blancs, imbus de leur supériorité technologique, ont infligés aux peuples amérindiens. Comme ce qui a été fait en Australie, les Blancs au Canada ont forcé les familles indiennes à leur livrer leurs enfants afin qu’ils soient élevés comme des petits enfants blancs.

Internement dans des pensionnats où les sévices corporels ou sexuels, l’évangélisation-christianisation forcée, et déculturation ont été le lot de ces pauvres enfants arrachés à leur milieu naturel.

Finalement, la raison a pris le dessus et «les civilisés» se sont aperçus que la philosophie indienne était aussi valable que la leur. Justice sera faite quand les dommages seront versés aux justiciables, mais le gouvernement fait plus: il a procédé à une enquête et a assigné en justice des compagnies pétrolières qui se seraient entendues illicitement sur le prix de l’essence. Les associations de consommateurs seront, grâce aux décisions de justice, dédommagées et les automobilistes auront une ristourne sur leurs prochaines consommations.

Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, une enquête des pouvoirs publics sur les relations triangulaires entre un ministre, une bonne femme et un entrepreneur, va tenter de prouver si la femme a une influence certaine sur la conclusion d’un contrat entre l’entrepreneur et le département du ministre séducteur. De quoi rappeler le bon temps de l’affaire Profano!

Comment voulez-vous, braves gens qu’on endort, que nos émigrés quittent un pays comme celui-là?

Selim M’SILI

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