La défense alimentaire en péril
Revenons en arrière, c’est-à-dire au moment où il avait fallu évaluer le bilan du PSRE et lancer le PCSRE, c’est-à-dire passer des «acquis» du plan triennal de soutien à la relance économique au lancement du programme complémentaire de soutien à la relance économique, le premier étant financé à hauteur de 7 milliards de dollars et le second à 55 milliards de dollars.
A l’époque déjà, il y avait des contradictions entre les conclusions tirées par le gouvernement, celles faites par l’OCDE et celles des experts nationaux qui n’émargent pas à des partis.
Pour l’OCDE, les résultats étaient mitigés, notamment pour ce qui est de la durabilité de l’impact sur la croissance et l’emploi. Les pouvoirs publics avaient bien évidemment soutenu le caractère positif des effets engendrés par ce premier programme de soutien à la relance économique. La chefferie du gouvernement avait, en revanche, recentré les débats sur l’objectif de ce plan qui n’était pas celui de résoudre tous les problèmes.
Quant au Cnes, la non-atteinte des objectifs qui se traduit par la persistance de revendications principales est le résultat d’une absence d’une stratégie profonde dans le plan de relance.
Quant aux analyses émises par des experts algériens, le plan de relance assurera une croissance artificielle du fait qu’elle cessera quand cesseront les ressources en hydrocarbures.
Il ressort du séminaire organisé par la commission défense nationale du Sénat sur la «défense économique» que l’avenir alimentaire et même économique du pays est en grave péril et que toutes les démarches initiées en vue de sortir de la crise économique ont échoué. La question peut évidemment se poser de savoir quelles sont les intentions du Sénat qui organise un séminaire d’où sort un constat des plus pessimistes sur la situation économique de notre pays, et même sur son avenir, ce qui est encore plus inquiétant.
Nous sommes contraints de nous poser cette question quand on sait que ce n’est pas le rôle du Sénat, dominé par l’alliance, de donner une image négative du pays et de l’avenir de celui-ci. La maîtrise du débat, lui a-t-il échappé ou, alors, cela s’inscrirait-il dans une nouvelle stratégie ou un nouveau repositionnement à l’approche de l’échéance présidentielle ?
11-06-2008
Sofiane Idjissa