L’inévitable coïncidence

Une attaque terroriste à l’explosif faisait, avant-hier, deux morts, un Algérien et un Français, qui travaillait en Algérie, et plus d’une dizaine de blessés parmi nos compatriotes. Le même jour, Abdelaziz Belkhadem invitait les dirigeants du Front de libération nationale, son parti, à se «préparer à des rendez-vous politiques importants pour la prochaine étape», selon M. Saïd Bouhadja, le chargé de la communication du FLN, cité par le quotidien El Ahrar (arabophone, proche du Front).

Précédemment, deux autres attentats moins meurtriers mais plus spectaculaires visaient, notamment, la caserne de la Garde républicaine du Lido, aux Tamaris, dans la banlieue est d’Alger. Une coïncidence comme celles remarquées auparavant lorsque les attentats se produisaient au moment où des échéances importantes s’annoncaient.

Ce qui, à tort ou à raison, oblige presque inévitablement à noter que les attentats à fort impact médiatique escortent volontairement ou non les évolutions politiques du pays. Belkhadem n’a pas précisé l’objet de ces «rendez-vous politiques importants», mais tous, y compris Bouhadja, inclinent à penser qu’il s’agit de la révision de la loi fondamentale, dont le FLN a fait un cheval de bataille.

Il est vrai que certains observateurs, se basant sur les confidences FLNistes, parlent de la probabilité d’une réunion du conseil national du FLN qui sera suivie d’un congrès extraordinaire au plus tard pour le mois d’août. Un congrès qui devrait désigner le candidat du parti à la présidentielle de 2009.

Peut-être qu’au vu de la composition actuelle du FLN et de sa direction, il serait plus juste de parler d’une reconduction de la candidature de l’actuel Président. Si jamais il décidait de satisfaire les vœux du Front ! Tant il est vrai qu’il avait conditionné sa participation aux élections par une adhésion populaire claire et massive à l’idée d’un prolongement de son séjour à El-Mouradia.

Une exigence légitime mais formulée dans un contexte plutôt mitigé. Certes, il y a de grandes réalisations en cours, l’action gouvernementale tend au perfectionnement et le pouvoir est plus à l’écoute du peuple, mais peut-on ignorer tous ces abcès qui se fixent avec leur pus sur le corps de l’Algérie ?

Les émeutes qui se poursuivent à tort et à travers, l’incitation à l’assainissement ethnique et aux affrontements intercommunautaires, les campagnes provocantes des évangéliques, les semeurs de discordes, les appels du pied à l’étranger et tant d’autres choses négatives ne plaident pas vraiment pour le pouvoir en place.

De plus, le silence n’arrange pas les choses, à un moment où les Algériens évoluent en pleine opacité sans savoir à quel saint se vouer et attendent d’être mieux éclairés et, évidemment, plus rassurés.
La réponse à une telle attente pourrait renvoyer l’ascenseur populaire et contribuer ainsi à satisfaire les exigences sur la mobilisation.

Mohamed Zaâf

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