Benbada sort de ses gonds

Quelle mouche a bien pu piquer M. Benbada, notre ministre de la PME et de l’Artisanat? Dans un entretien accordé hier au quotidien Liberté, il s’autorise une liberté de ton aussi surprenante qu’inhabituelle. Il rue dans les brancards et lance accusations et reproches à tout va. «On» ne m’a pas laissé prendre des initiatives au motif «que ce n’est pas de mes prérogatives», accuse-t-il sans ambages.

Le «on» qu’il utilise laisse présumer qu’il vise le chef du gouvernement, son supérieur hiérarchique. Il reproche à ses collègues, les ministres du Travail et du Commerce, pourtant de sa famille politique, certains manquements et leur conseille de «s’organiser davantage».

Celui des Finances n’est pas non plus épargné à travers ses services des impôts et des douanes qui, selon Benbada, doivent «se doter de moyens de régulation et de contrôle». Sur sa lancée, il va même plus loin et tranche qu’«il faut que l’Etat organise mieux le marché et prépare comme il se doit, l’environnement économique pour que nos entreprises puissent jouer un jeu sain et correct…Il faut un système financier plus performant…On a également besoin d’une grande dynamique à l’export».

L’étonnant n’est pas dans le contenu de ses déclarations qui ne sont que vérités mais dans le fait que ce soit un ministre de la République qui le dit sans retenue aucune. Nul autre membre du gouvernement n’a jamais osé franchir ce pas et sortir comme lui du langage protocolaire et de cette fameuse obligation de réserve.

Sommes-nous en présence d’un ministre qui a tout simplement «perdu les pédales»? Ou bien d’un ministre dont l’attitude est symptomatique d’événements qui ne tarderont pas à survenir. Comme un remaniement ministériel imminent ou un retrait du gouvernement prévu par le MSP.

Dans le cas contraire, la seule probabilité qui reste est ce bonheur de voir le gouvernement enfin d’accord pour débarrasser ses membres de la langue de bois et se repositionner dans un discours de vérité de loin plus constructif.

Certains pourront trouver dans cette dernière hypothèse un «permis de rêver». Qu’ils aient tort ou raison, une chose est sûre: avec un entretien d’un tel ton, M.Benbada voit sa cote de popularité monter en flèche.

Même si le fait d’avoir attendu des années pour parler vrai, précisément et seulement aujourd’hui, jette forcément une ombre de suspicion. Les tout prochains jours nous édifieront. Si M.Benbada n’y laisse pas son portefeuille alors il y a lieu de se féliciter d’une nouvelle ère dans la relation gouvernants-gouvernés. Attendons donc pour voir!

Zouhir MEBARKI

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It