Le monde à plusieurs vitesses

A Ghaza, un peuple se meurt, privé de l’essentiel. Face à cela, au martyre que vit le peuple palestinien, aucune réaction «birmane» n’a été enregistrée.

De beaux exemples du monde dit libre nous sont parvenus durant la semaine qui vient de s’écouler. Prenons d’abord ses belles qualités humanitaires. Que n’a-t-on vu et entendu de tout ce qui a été fait et dit contre la méchante junte birmane qui ne voulait pas ouvrir ses frontières aux convois humanitaires envoyés par l’Occident.

Des convois pour venir en aide aux sinistrés des inondations qui ont frappé la Birmanie. Il a même été question, par moments, de l’éventualité de recourir à la force militaire pour faire fléchir les dirigeants birmans. Les vies humaines en péril valent bien ça, n’est-ce pas! Quelques jours plus tard, un autre cinéma, plus feutré, celui-là, a eu lieu à Rome.

La FAO, une organisation onusienne chargée de la lutte contre la faim, organisait une rencontre, qui se voulait au sommet, de ses membres pour débattre de la sécurité alimentaire. On a eu droit à des discours généreux de quelques dirigeants de pays repus venus promettre leur aide aux peuples en lutte contre la faim. Dans le même temps, leurs usines de production de carburants à base de produits agricoles tournaient à plein régime. Selon ces mêmes dirigeants, les causes sont ailleurs.

C’est la faute au climat, disent les uns. D’autres avancent le prix du pétrole. Tout et n’importe quoi pour duper ceux qui veulent bien l’être encore. Voilà pour le message de solidarité humaine des pays pétris de droits de l’homme.

L’autre exemple nous est venu des négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne. Des négociations censées être menées sous l’égide de la communauté internationale. La plus grande puissance du monde, les Etats-Unis, en ont fixé l’aboutissement à la fin 2008. La semaine dernière donc, à la veille de la énième reprise de ces négociations, Israël lance un nouveau programme d’implantation de colonies à Jérusalem-Est.

Une décision qui ne signifie rien d’autre que cette volonté dont a toujours fait preuve l’Etat juif à n’en faire qu’à sa tête. Un mépris de la communauté internationale qui va jusqu’au déplacement que fait le Premier ministre israélien aux Etats-Unis. Comme pour mieux les narguer. Et pour faire bonne image, Ehud Olmert n’hésite pas à donner l’accolade à Mahmoud Abbas. A Ghaza pourtant, un peuple se meurt, privé de l’essentiel. Face à tout cela, au martyre que vit le peuple palestinien, aucune réaction «birmane» n’a été enregistrée.

Sur un autre registre, celui de l’indépendance de la justice, si chère aux pays développés, que ceux-ci insistent à l’instaurer partout dans le monde, l’exemple est venu de France. Un tribunal français a annulé un mariage.

Même pas un fait divers si le motif n’avait pas de consonance religieuse. En effet, l’annulation a eu pour cause un mensonge d’un des conjoints. Pas n’importe quel mensonge, puisqu’il s’agissait de virginité. Une condition de mariage connue pour être posée par les musulmans. Dans un premier temps, la décision n’a soulevé aucune réaction. Elle a même été justifiée par la ministre de la Justice.

Peu de jours après, retournement complet de la situation. Le gouvernement avait réfléchi et déduit que la décision allait faire jurisprudence. La même ministre de la Justice est sommée de se faire violence et d’instruire le parquet pour faire appel de la décision d’annulation.

Ce qu’elle fit sans état d’âme et en piétinant la procédure qui butait sur le dépassement du délai légal prévu pour le recours. Très bel exemple que nous donnent là les «gardiens» d’une justice libre du pouvoir politique.

Des «gardiens» qui se donnent le beau rôle pour aller chercher, après cela, des poux à d’autres pays qui ne respectent pas suffisamment, à leurs yeux, cette indépendance de la justice.
Riche semaine, en effet. Riche en enseignements.

Zouhir MEBARKI

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