Choisissez !

Sur les emplacements vides des panneaux électoraux, les Algériens peuvent imaginer les partis du futur qui ne leur promettront pas de changer leur vie en contrepartie d’un bulletin de vote. Dans cette vente concomitante du vent et de l’illusion, les partis de la coalition atteignent le statut des virtuoses. D’une part, ils dénoncent des maux et des tares qui auraient disqualifié n’importe quelle majorité sortante.

Tenez-vous bien, ils parlent du cancer de la corruption ! De la corruption, rien que ça ! Mais alors, qui gouverne l’Algérie depuis dix ans ? Le PST ou le RND/FLN ? Et leur couplet ne s’arrête pas là. Ils promettent moins de chômage, plus de travail, plus d’investissement, plus de logements, plus de justice, plus de démocratie. La cerise sur le gâteau reste la promesse de plus de liberté de la presse sous le couperet des articles 144 et 144 bis.

Comme quoi, avec ce pouvoir, nous serons toujours à l’ombre de quelque chose, si celle du code pénal ne nous suffit pas nous pouvons choisir celle des cellules à moins de choisir l’ombre protectrice d’un ponte du pouvoir. Bref, la coalition au pouvoir se permet le luxe de prédire sa victoire écrasante en présentant le bilan le plus alarmant sur l’état du pays et du fonctionnement des institutions puisqu’elle désigne, répétons-le, la gangrène de la corruption au premier plan de ses objectifs.

Le proverbe populaire dit bien que «ne peut nous effrayer le fils de celui dont on connaît le père». Notre grande démocratie n’a pas prévu de débats contradictoires entre majorité et opposition. Entre les soutiens indéfectibles du programme présidentiel (ce qui leur permet de ne se prononcer sur rien et de parler de tout) et ceux qui ont une vision critique de ce programme.

Comme les soutiens squattent la télé et la radio depuis sept ans, vous voyez l’impact de courts monologues pendant lesquels des partis sérieux essayent de faire passer un minimum de sens au milieu des bavardages farfelus de candidats édentés. Quand la parodie devient la forme publique de gouvernance vous n’avez que deux hypothèses : ou le pouvoir est au plus haut de sa puissance ou il n’a plus que des bouffons pour le servir. Choisissez !

MOHAMED BOUHAMIDI

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