Fuite en avant

Avec la décision prise par la commission de discipline dans l’affaire RCK-USMH, la saison footbalistique 2007-2008 se trouve de fait officiellement clôturée (certes, la finale de la Coupe d’Algérie est encore au programme) avec l’accession d’El Harrach au palier supérieur et qui complète le trio devant rejoindre la première division.

Aussi simple que cela? Que nenni! Ailleurs, dans le monde sportif (normal), la question ne se poserait pas et aurait été saugrenue pour tous ceux qui auraient seulement fait mine de s’interroger. Chez nous, il y va autrement et le sport appartient à tous sauf aux sportifs. Ainsi, il semblerait même que l’on soit loin du poteau d’arrivée, à en croire les rumeurs qui circulent dans les milieux du football. Dans les clameurs de la colère et de la déception, d’aucuns avaient vite fait d’avancer l’idée biscornue d’un championnat à blanc.

En voulant calmer la colère et la frustration des uns, on risquait alors d’ouvrir, en parallèle, les vannes à celles des autres qui ne comprendront pas pourquoi ils ont bataillé et travaillé toute une saison pour des prunes. Tout cela n’est pas logique et n’a pas de sens. Tout comme n’a pas de sens l’idée d’un changement du système de compétition. Il y a un règlement, des lois qui s’imposent à tous, en premier lieu à ceux censés diriger le football national.

On l’a vu l’an dernier avec le repêchage du club de Bousaâda, après les émeutes qui ont suivi la relégation de l’Association sportive locale. On semble vouloir récidiver cette année avec le MCO, club illustre certes, mais sanctionné sur le terrain sportif par la perte de sa place parmi l’élite. Une relégation au palier inférieur n’est pas rédhibitoire, pour peu que l’on comprenne que cela reste du sport.

Et en sport, il y a toujours une sanction sportive qui se traduit par l’accession pour les uns, la relégation pour les autres. Sinon, pourquoi organiser un Championnat national onéreux, qui plus est, si c’est uniquement pour complaire à des groupes puissants, haut placés qui tirent en catimini les ficelles d’un pseudo-championnat qui n’a de challenge que le nom. Or, les choses semblent avoir été très loin, trop loin, pour que la compétition footballistique demeure ce qu’elle devait, ou aurait dû, être en réalité: des joutes sportives qui consacrent les meilleurs.

Des fortunes se sont édifiées toutefois à l’ombre d’un football gangrené, par ailleurs, par la corruption, enlevant d’autre part toute once de crédit à un championnat devenu faux d’une année à l’autre. L’enjeu aujourd’hui, ce n’est pas un championnat à blanc ou le changement du système de compétition. L’enjeu est plus simple et plus laborieux dans le même temps qui consiste à appliquer les lois et règles du football. Uniquement cela. Ni plus ni moins.

Est-ce sorcier? Il y a tout lieu de le croire au regard des fins de saisons chahutées et difficiles que connaît le football depuis des années. Aussi, l’urgence, aujourd’hui c’est l’existence de responsables capables d’assumer et de s’assumer, qui savent prendre les décisions conformes à l’esprit et à la lettre des lois du sport. Mais pour que de telles pratiques deviennent évidentes, il faut encore, sans doute surtout, assainir d’abord le milieu pourri du football algérien car tout autre action ne serait qu’une fuite en avant. Bousaâda à bien dû descendre au palier inférieur.

Son repêchage n’a été, en fait, qu’un sursis. Il est donc temps de mettre le holà à toutes ces dérives qui ont décrédibilisé le football algérien au plan national et international, et laisser le football à ceux qui le pratiquent et sont capables de le gérer.

Karim MOHSEN

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