La contrefaçon, un acte criminel

La «déclaration de guerre» que vient de faire le patron des Douanes Algériennes aux importateurs véreux si elle est réconfortante pour les citoyens que nous sommes, n’en est pas moins insuffisante. Pour la raison évidente que nous sommes en face de mafiosi, c’est-à-dire des bandes organisées. Comme pour les cigarettes ou la drogue. Et si sous tous les cieux ces contrebandiers sévissent toujours malgré tous les coups de boutoir qui leur sont portés périodiquement, c’est qu’il faut trouver mieux en matière de dissuasion. Les gains sont trop importants pour les faire reculer avec des sanctions inappropriées.

Quand on met sur le marché de faux systèmes de freinage ou des produits alimentaires avariés, on commet un crime et non pas un simple délit. Cela veut dire que les efforts des Douanes Algériennes ne sont qu’un maillon dans la lutte contre cette forme de criminalité. Il faut peut-être rappeler que la contrefaçon ne nous vient pas seulement de l’importation. Elle est aussi locale. On a bien vu ces hangars pleins de bidons de produits chimiques destinés à être conditionnés en cosmétiques.

On se rappelle aussi l’affaire du cachir de Sétif. Plus près encore, ces containers de détendeurs de gaz butane contrefaits saisis par les douaniers. Que dire de toutes ces boissons gazeuses ou non, sans origine mentionnée sur l’étiquette et qui prolifèrent sur le marché. Le Président de la République a été très modéré lorsqu’il a dit, lors de l’inauguration de la station de dessalement d’eau de mer d’El Hamma, qu’«il faut craindre que certains ne se mettent dans l’idée de mettre en bouteille cette eau pour la commercialiser».

Très modéré quand on sait que certains ont voulu mettre de la viande d’âne dans nos assiettes. Quand certains, dont il ne faut pas se hâter de dire qu’ils exagèrent, affirment que des merguez contiennent de la sciure de bois. Que les colorants et autres arômes chimiques utilisés dans les produits alimentaires sont hautement cancérigènes. On pourrait allonger la liste des exemples. L’important est de discipliner les commerçants qui écoulent des produits en rapport avec la santé des personnes ou de leur sécurité.
Les douaniers seuls et quels que soient les efforts méritoires qu’ils déploieront n’y pourront pas grand-chose.

Il faut que les autres maillons de la chaîne se mettent en place. Pour le contrôle il faut absolument que les secteurs de la santé, du commerce, de l’industrie agissent de concert dans une structure qui reste à créer. Pour la sanction, il faut nécessairement revoir les dispositions pénales. Il faut que le législateur s’implique. Pour que la justice puisse avoir la main lourde. Il s’agit de vies humaines, ne l’oublions pas. Sans quoi il est inutile de croire faire barrage à ce type de trafiquants, des vrais criminels, avec comme menace, de leur tirer les oreilles.

Zouhir MEBARKI

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