Un effort exceptionnel

Intervenant à l’ouverture, jeudi dernier, des travaux de la 13e conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale, dans la capitale mauritanienne, Yazid Zerhouni a indiqué que «l’Algérie, dans sa lutte contre le terrorisme et le crime organisé qui menacent la région méditerranéenne, a consacré de lourds sacrifices et des moyens considérables pour augmenter ses capacités de réponse».

Dans la foulée, il révélera que le gouvernement algérien, qui a décidé de renforcer de «façon exceptionnelle» les moyens des services de sécurité sur la période 2006-2010, allouera «plus de 4 milliards d’euros à cet objectif». Selon lui, «il ne s’agit ni plus ni moins que de doubler les effectifs de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la Gendarmerie nationale».

Le ministre de l’Intérieur aurait bien des raisons de faire ces révélations, et de choisir la tribune pour lancer des messages. Cet effort, exceptionnel pour un pays en voie de développement comme le nôtre, montre la volonté et la détermination de l’Algérie dans la poursuite de la lutte contre ce phénomène tentaculaire.

Il révèle aussi l’apport réel de l’Algérie dans la «sécurisation» d’une région devenue dangereuse, car très ciblée par les différents groupes armés, à un moment où d’autres pays voisins notamment investissent davantage dans l’armement destiné à la défense des frontières ou, parfois, à soutenir des mouvements de rébellion armée, alimentant ainsi le climat d’insécurité et ouvrant des brèches aux groupes djihadistes se revendiquant du réseau Al-Qaïda. N’est-ce pas, d’ailleurs, le prétexte que brandissent les puissances occidentales (Etats-Unis, Otan…), pour s’installer dans la région ?

L’autre sens qu’on peut donner aux révélations du ministre de l’Intérieur est que l’Algérie doit avancer tous les garde-fous possibles (politique, législatif, sécuritaire) pour enrayer un danger qu’il ne faudrait pas sous-estimer quels que soient les résultats obtenus jusqu’ici.

La persistance de la violence dans notre pays, comme le montre la recrudescence des attentats meurtriers au cours de ces derniers mois, est la preuve que la force de frappe des groupes armés activant désormais sous la bannière d’Al-Qaïda est loin d’être anéantie. Ces attentats ont même révélé certaines failles dans cette entreprise de lutte antiterroriste, auxquels il fallait tout de suite y remédier.

25-05-2008
Mussa Acherchour

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