DES LOIS TRÈS EN RETARD

Parmi les projets de lois retenues par l’hémicycle national pour leur traitement durant la cession de printemps figure celle relative à la mise en conformité des constructions et des mesures à prendre en vue de leur achèvement.

Or, des années se sont écoulées durant lesquelles des milliers de constructions, qui forment aujourd’hui l’essentiel du cadre bâti du pays, ont été érigées à gauche et à droite au vu et au su de tout le monde et dans un désordre à l’image du “vilain” panorama qu’offre l’ensemble.

Où étaient donc l’État, le législateur et le chargé du contrôle et de la surveillance du secteur du bâtiment et de l’aménagement du territoire ? Quel sens peut-on donner aujourd’hui à la notion du Plan Urbaniste Directeur ? Et si la prochaine loi venait à fixer des conditions contraires à ce qui est déjà massivement et grossièrement construit, quelles seront alors les mesures à prendre ?

Tout raser et repartir de nouveau avec, en prime, la reconduction de l’absence de normes, de conventions et de contrôle ? C’est tellement une culture répétée du gâchis que nous pensons qu’il est peut-être vain de pondre des lois qui ne seront jamais appliquées. Qui ne se rappelle de cette fameuse campagne de destruction des constructions dites illicites des années 1980 et qu’a-t-elle apporté de nouveau ?

On a détruit sauvagement des constructions sauvages reconstruites encore plus sauvagement. Allons-nous passer notre temps et toute notre vie à construire et à détruire ? Que je sache, le pays n’est pas un centre de formation professionnel en bâtiment où cet exercice répété construction/destruction est utile pour l’apprentissage ?

Mais l’État est encore plus à montrer du doigt dans la mesure où des entreprises étatiques de bâtiment (donc sous tutelle de l’État) livrent des cités entières avec des espaces, des utilitaires et des dessertes dans un piteux état et dont le provisoire dure des décennies jusqu’à devenir un cadre intégré désastreux et d’une laideur “je ne vous raconte pas”.

Les enfants qui grandissent dans une telle ambiance néfaste, mais surtout antipédagogique, peuvent-ils considérer, une fois devenus adultes, l’environnement autre que celui dans lequel ils vivent, c’est-à-dire anarchique et épouvantable ?

Abdennour Abdesselam

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