SI TZIPI LIVNI M’ÉTAIT CONTÉE…
Après Bush, voici le tour de Tzipi Livni de définir l’ennemi principal et le rôle de ses alliés. Lesquels ? L’Arabie saoudite en premier lieu ! Surprenant ? Pas tant que cela ! La Jordanie et l’Egypte ensuite. Que dit Tzipi Livni ? Que l’Iran et la Syrie et leurs alliés le Hezbollah et le Hamas sont une grande menace pour la stabilité de la région. Elle l’a dit avant-hier en sortant d’un entretien avec le général Hosni Moubarak, président égyptien. Que disent l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et la majorité libanaise ? Que la Syrie menace la région avec ses alliés du Hezbollah et le Hamas.
Et ces régimes l’ont fait savoir avec le boycott du sommet arabe de Damas, le contre-Sommet qu’ils ont organisé à Charm-El- Cheikh quelques jours après et l’ont répété lors de la récente crise provoquée par les mesures de Siniora contre le Hezbollah. Si avec ces déclarations, il n’existe pas de superposition ou de convergences politiques entre les USA, Israël et les oligarchies arabes, il me faudra refaire mes classes en politique. Et Tzipi Livni va aussi loin que Bush.
Elle livre les grands axes de la riposte à ces ennemis mortels des Arabes. Mais elle le fait à quelle occasion ? Celle de la rencontre sur les questions économiques au Proche-Orient, manifestation si importante qu’elle a reçu la visite de Bush. Tzipi Livni partageant avec les Arabes leurs perspectives économiques ! Quelle belle image !
Après les accords d’Oslo et quand il restait encore des terres non colonisées pour un Etat palestinien, Shimon Pérès avait livré une des clés de ces accords : il disait qu’enfin était arrivée la perspective, avec la solution de la question palestinienne, d’unir les sciences et les technologies israéliennes avec les capitaux et le marché arabes. L’argent saoudien à la disposition de l’industriel israélien pour des produits à vendre sur le marché égyptien !
Le bonheur intégral. Entre-temps, Israël n’a pas eu besoin de faire des concessions sur la Palestine pour avoir le beurre et l’argent du beurre. Des facteurs beaucoup plus puissants ont agi. Les oligarchies arabes ne peuvent plus renforcer leurs pouvoirs et accroître encore plus leurs richesses qu’en entrant dans les vues, les plans et les actions de l’impérialisme américain et européen. Tzipi Livni peut croire que c’est le résultat de la force et de l’intelligence sionistes. C’est l’affaire des sionistes et pas notre compréhension. Combien ont cru porter l’histoire quand, en réalité, elle les portait ? Ils sont innombrables !
MOHAMED BOUHAMIDI