Un football à la croisée des chemins

Le football a servi de tout temps de vitrine au sport algérien. Que reste-t-il aujourd’hui de cette vitrine alors que le sport roi se traîne lamentablement dans les profondeurs du classement mondial de la Fifa et que nos clubs ont perdu le sens de la mesure? Il y a, à l’évidence, urgence à élaborer un vrai diagnostic et un état des lieux dans le secteur des sports en général, celui du football en particulier, dont la régression témoigne d’une véritable descente aux enfers du jeu à onze.

Le football, jadis vitrine, dit-on, du sport algérien est devenu un repoussoir et l’argent n’y peut rien et ne peut suppléer aux carences et faiblesses des hommes. Pourtant, l’Etat a engagé des sommes faramineuses pour la construction de complexes sportifs de toutes dimensions et dans toutes les wilayas, pour un épanouissement sain de la jeunesse.

Qu’en est-il sur le terrain (sportif) lorsque c’est l’échec qui a été récolté tout au long de ces années démentant, a contrario, les efforts consentis par les pouvoirs publics en infrastructures, en moyens techniques et humains pour permettre aux sports de se réaliser. Il est patent qu’il y a, aujourd’hui, des comptes à rendre de la part des gestionnaires face au gâchis qui est celui du football, notamment.

Pourtant, si l’Etat a beaucoup investi pour promouvoir le sport dans toutes ses déclinaisons, force aussi est de constater qu’il n’a pas, parallèlement, mis en oeuvre les indispensables garde-fous pour prévenir, singulièrement, les dérives comme le phénomène de la corruption qui ronge et gangrène le sport, le football plus particulièrement. A telle enseigne que le ministre en charge de la Jeunesse et des Sports, a admis mardi, le fait que la «corruption» est devenue une réalité de notre football.

Le constat est sans appel, d’où l’urgence d’y mettre le holà! Nos championnats se sont dévoyés alors que nos «champions» ne tiennent pas la route dans les compétitions arabes et continentales que ne peuvent cacher les exploits en solo, ici ou là, d’un ou deux clubs qui arrivent à surnager, cachant par là, la forêt de médiocrité qu’est devenu le jeu à onze dans notre pays. On a beaucoup glosé sur «le professionnalisme» alors qu’il n’y a de professionnalisme que le nom quand aucun club algérien ne possède ses propres structures, centres de formation et autres clubs houses qui font la différence.

C’est d’autant plus affligeant que des milliards de dinars ont été investis à fonds perdus par l’Etat dans des clubs qui se sont avérés de véritables puits sans fond, avalant tout mais ne restituant rien. L’argent, somme toute, comme en témoigne la médiocrité de l’environnement sportif en Algérie -contribue certes à régler beaucoup de problèmes- n’a jamais été la solution, ne peut être la seule solution, s’il n’est pas accompagné par une politique et par l’existence, dans le même temps, d’hommes disposant d’une connaissance du secteur et capables de gérer les associations et les ressources infrastructurelles et humaines au grand profit du club.

Au regard des résultats sportifs -et surtout des dérives des pseudo-dirigeants- il faut admettre que ces spécimens d’hommes sont rares, du moins ne fréquentent pas les terrains de football dans notre pays. C’est sans doute là que se situent obstacles et carences qui ont favorisé la régression du jeu à onze en Algérie.

Karim MOHSEN

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