Hold-up

La nouvelle est terrible! Décourageante! Catastrophique! Elle anéantit tous les espoirs que garde encore une mince frange de la population. Population qui croit encore, dur comme fer, que le pays redressera la tête un jour prochain grâce à la perspicacité de dirigeants patriotes qui prendront les mesures nécessaires pour redonner le goût de la vie et du travail au reste de leurs compatriotes.

La nouvelle qui rouvre les blessures d’amour non cicatrisées des nationaux, est celle émise par un économiste crédible et, publiée par l’ensemble de la presse, publique comme privée: plus de sept milliards de dollars ont été transférés d’Algérie vers l’étranger, en 2007, par les sociétés étrangères qui ont investi dans notre pays.

Cette nouvelle a terrassé tous les retraités qui n’ont pas touché un «rappel» attendu depuis des années et a donné lieu à des propos empreints de révolte et d’indignation.

Des questions ont alors afflué à l’esprit: dans quels secteurs ces heureuses entreprises, qui semblent avoir trouvé le Pérou, ont-elles investi pour pouvoir empocher le pactole, alors que la mer rejette, tous les jours, les cadavres des harragas? Qu’est-ce qui a changé dans ce pays béni des dieux pour qu’en quelques années, il passe d’un statut de pays à haut risque, dédaigné par les caisses d’assurances, d’un statut de pestiféré à celui d’eldorado?

A la première question, sans étude approfondie, on ne peut répondre que par d’autres remarques. Tous les jours, on nous serine que la production hors hydrocarbures est presque insignifiante et que l’industrie algérienne, principalement celles du textile et du cuir, périclite chaque jour à vue d’oeil sous les coups de la mondialisation et du dumping asiatique.

Si les sociétés étrangères n’ont investi que dans les créneaux juteux, comme ceux des hydrocarbures, ou dans les services, alors les Algériens se sentiront encore plus floués demain. Seule la production de produits finis, d’origine agricole ou industrielle, est enrichissante puisqu’elle est exportable.

En outre, il y a toujours un transfert technologique qui s’opère à cette occasion. S’il s’avère que ces sociétés étrangères «n’ont fait que dans l’épicerie» ou qu’elles n’aient participé qu’à l’exploitation des hydrocarbures ou dans les services comme la téléphonie, l’eau, les routes et les logements, on peut dire qu’elles ont pris «leur part» de rente pétrolière.

Même si elles ont rendu la vie plus facile aux Algériens et le pays plus attractif…Mais cela est une autre question.

Selim M’SILI

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