L’essence de l’engagement politique

Les acteurs, de tradition, et c’est peut-être même ce qui fait l’essence d’engagement dans la «politique», n’ont pas et ne peuvent pas avoir la propension au sacrifice des ambitions de pouvoir sur l’autel des exigences de sortie de crise. Il n’est pas du tout acquis que c’est une certitude qu’une telle conception de la politique, telle qu’ainsi déterminée, puisse réellement s’inscrire dans la perspective de sa rupture, et accorder la primauté de l’intérêt général sur celui des partis et des différentes parties.

Il est clair pour tout le monde, et cela ne nécessite pas de démonstration, que pratiquement toutes les politiques développées par les acteurs liés directement ou indirectement à tout évènement d’importation nationale et qui comporte des implications sur l’avenir politique, économique et même sécuritaire du pays ne se conçoivent, selon les perceptions générales, que dans le cadre de présomptions de manipulations et de recherche de l’extension des marges de manœuvre propres.

Cela devient plus évident encore à l’approche de cette fin d’année, année où auront à se dessiner les contours de la continuité ou de l’entrée dans une nouvelle ère dont aucun indice ne vient en préciser la nature.Il en est de même pour ceux dont on dit qu’ils affectionnent les équidistances (tenir la canne par le milieu) pour se présenter en alternative censée être celle de la voie de la détente et qui, en réalité, n’apparaissent pas disposés eux non plus à sacrifier des ambitions de pouvoir mises en hibernation tout le temps où les rapports de force ne travaillaient pas en leur faveur.

En réalité, il ne pourrait être envisageable que puisse se produire un recours dans l’axe des équidistances, donc valider un tel recours, que dans le cas d’une grave crise qui paralyse le fonctionnement des institutions, ou d’une impasse réelle, disqualifiant toutes les parties liées à la crise, et encore faudrait-il converger dans l’explication des causes de la survenance de cette crise.

Existe-t-il un stratège dominant ou une sorte de couturier politique capable de disposer d’assez de pouvoir et d’influence en mesure de redessiner la configuration du champ politique sur la base du constat actuel de l’existence de trois pôles engagés dans des hostilités deux à deux, à savoir l’opposition entre le pouvoir et ceux qui pratiquent la violence et qui cherchent à le délégitimer, entre le pouvoir et les démocrates qui en sont en dehors, et entre le pouvoir et les islamistes qui en sont également en dehors, et entre les démocrates et les islamistes qui sont dans l’opposition…

Tout se passe actuellement comme s’il fallait obligatoirement autonomiser la vraie société civile par rapport au pouvoir, par rapport aux partis politiques et par rapport au véritable mouvement associatif.Un tel couturier se devrait de se donner pour mission de créer des équilibres instables de façon à pouvoir provoquer et contrôler des séismes politiques programmés et leurs répliques.Il serait justement grave qu’un tel couturier n’existe pas.

Bachir Benhassen

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