Pas de nouveau dans les collectivités locales
Nous ne devons plus nous placer dans la situation où à chaque fois qu’il y a un remaniement gouvernemental ou des changements de walis on va tout de suite penser à une réorientation de la politique et de la trajectoire du pays ou à une autre politique à appliquer aux collectivités locales.
Que de changements de gouvernements et de changements de walis avons-nous connu et qui n’ont eu aucune influence sur le pays ! Il en est de même pour les quelques changements de walis enregistrés cette semaine ; cela est tout à fait normal que des walis soient nommés ou changés ou dégommés.
Ce sont, bien sûr, des postes à risques, car ils représentent un peu tout le monde au sommet de l’Etat, étant un corps par définition interministériel, compte tenu qu’ils coordonnent l’exécutif de wilaya composé des démembrements des ministères. Seulement 20% du corps des walis proposés au changement, cela ne peut pas être l’indice d’une nouvelle politique qui concernerait les collectivités locales.
Une seule fois, les walis ont été changé, paraît-il, selon les évaluations qui en avaient été faites et on se rappelle que les premiers walis changés à l’avènement du Président ont été sanctionnés pour la plupart d’entre eux car exclus de la fonction publique.
Des walis ont été poursuivis en justice, dont celui d’Oran qui avait admis publiquement avoir été soumis à des pressions par de hautes personnalités, disant même qui ne pouvait rien leur refuser par respect et non pas par intimidation. Des walis ont atteint l’âge administratif de leur mise en retraite. C’est-à-dire vingt années de travail dont dix par décret présidentiel.
D’autres changent de wilayas, tandis que des secrétaires généraux de wilaya connaissent un déroulement de carrière normal par leur promotion au poste de wali. Il est réellement vrai que la fonction de wali est épuisante et qu’elle expose à des erreurs bien visibles du fait que celles-ci sont susceptibles de provoquer des manifestations qui pourraient être soumises à de la répression.
Les erreurs se paient cher quand on sait que les fonctions supérieures de l’Etat sont révocables et temporaires, et que rien ne garantit une continuité jusqu’à l’accès à la retraite de cadre supérieur de la nation. On comprend alors que les walis soient bien prudents.
11-05-2008
Sofiane Idjissa