«Gagnant gagnant» ?

Avec quatre coups de couteau, un capitaine de la marine royale a réussi à trépasser une trentaine de personnes. Qui dit mieux ? Un acte militaire à inscrire dans le Guiness comme un record de… lâcheté. Une attitude plus lâche que celle vécue lors de la retentissante gifle de Leila. Le 28 avril dernier, les soldats de la marine royale n’avaient pas cette fois l’armée espagnole en face, mais de pauvres bougres qui allaient quêter un peu de vie de l’autre côté de la Méditerranée.

Un officier de la marine de Sa Majesté mit brutalement fin à leur modeste rêve. Il creva leur embarcation pneumatique et envoya à la noyade une trentaine de personnes dont des femmes et des enfants, selon les témoignages recueillis par El Pais, l’influent journal madrilène. Une trentaine de personnes ont été noyées froidement en haute mer.

Elles étaient suppliantes, désarmées et n’avaient rien de belliqueux. Elles ne faisaient que passer, elles ne menaçaient pas le Maroc, elles ne constituaient pas le moindre danger pour le royaume. Elles ne pouvaient pas non plus s’inscrire dans le prolongement de Skheirat et ne connaissaient rien au Polisario ou à l’Algérie.

Dans leur longue traversée, le terrorisme les a épargné mais pas l’armée marocaine. L’armée marocaine est au-dessus des traditions universelles et de la légalité internationale. Tout comme l’armée sioniste ! Chez nous en Algérie, c’est la peine capitale qui attend les gens se rendant coupables d’actes pareils en mer.

En mer, non seulement les lois universelles interdisent de causer la mort d’un être humain mais elles obligent à secourir le naufragé et à porter assistance à tous ceux qui se trouvent en difficulté. L’officier a-t-il envoyé des gens à la noyade et risqué le tribunal militaire et l’avilissement juste pour le plaisir ? Difficile de croire qu’un capitaine du Maroc joue sans contrepartie aucune son poste et son honneur avec une telle légèreté.

Et dans ce cas, était-il assuré de l’impunité en commettant son ignominie ? Le fait qu’au Maroc, la tragédie du 28 avril continue à être étouffée et que les autorités marocaines n’ont annoncé ni mise à l’arrêt ni enquête dans les rangs de la marine royale, cela laisse la porte ouverte aux appréciations. Certains se rappellent alors le traitement inhumain que le Maroc réserva aux clandestins subsahariens qu’on jeta sans remord en plein Sahara sans nourriture, sans eau.

Des naufragés… du désert ! On se remémore que l’objectif était de gagner l’estime d’une Europe qui tenait à ce que les Africains non utiles restent chez eux. Aujourd’hui, on ne peut s’interdire de penser que les quatre coups de couteau du capitaine marocain viennent comme un autre gage à l’Europe pour assurer que le makhzen fera bonne garde, et qu’il est prêt à se plier en quatre dans son désir de mieux faire.

N’a-t-il pas commencé par se commander un port militaire et un bateau qui coûte autant. Et si jamais on prenait en considération sa volonté de bien servir, il saura se faire plus intraitable avec les Subsahariens si l’on fait de même avec les Sahraouis. N’est-ce pas là la formule «gagnant gagnant» ?

Mohamed Zaâf

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