Menaces
Nous vivons un monde dangereux! Extrêmement dangereux! Le danger ne réside plus dans le fait de recevoir, à un moment donné, une tuile sur la tête. Le risque faisant partie de la vie, tout homme, qui réfléchit un tant soit peu à sa destinée, sait qu’il peut lui arriver quelque chose de meilleur ou de pire, à un moment ou à un autre.
La vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Chacun sait qu’il peut être victime d’un accident de la route, qu’il peut être renversé par un chauffard pressé, d’arriver à un rendez-vous où il aurait beaucoup à gagner. Il peut être victime aussi d’une bavure médicale, d’un faux diagnostic, d’un faux barrage (bien que ceux-là commencent à devenir rares sur les routes nationales). Le simple travailleur peut se réveiller un matin et trouver une lettre de licenciement sans remerciements d’usage parce qu’un responsable, qui a fait de hautes études de l’autre côté des réalités amères, a décidé que son entreprise n’était plus viable parce qu’elle n’était plus rentable, tout cela parce qu’un beau jour, d’autres responsables qui ont fait des stages ailleurs ont décidé que les restructurations allaient améliorer la rentabilité des entreprises…
On connaît le résultat! Le quidam peut être aussi victime d’une bombe artisanale déposée par un autre quidam qui veut marquer son court passage sur terre par une opération d’éclat. Bref, ce sont ces choses tragiques qui sont la trame de la vie. Perdre son emploi et être en même temps victime d’une inflation galopante n’est, certes, pas agréable à vivre mais ce n’est rien à côté des tragédies que vivent d’autres peuples depuis si longtemps.
Le regard se tourne inévitablement vers le Palestinien qui se réveille un matin et qui s’aperçoit qu’il n’est plus chez lui.
Plus grave: il n’a plus de chez lui! Et tous les grands défenseurs des droits de l’Homme de tourner pudiquement la tête vers un autre sujet moins embarrassant et qui affecte tout le monde: le réchauffement climatique!
Quel beau sujet de dissertation pour le Palestinien qui vit dans ce grand camp de concentration qu’est Ghaza ou pour le Sahraoui qui croupit depuis plus de trente ans sous une tente de l’Onu à Hassi-Robinet…La liste s’arrêterait là si les Américains (toujours eux!) n’avaient pas violé l’intimité d’une nation qui vivait presque tranquillement à l’ombre d’un dictateur que le chiite le moins honnête commence déjà à regretter. Après l’ablation du Kosovo de la fière Serbie, la Maison-Blanche s’intéresse maintenant à la pauvre Bolivie d’Evo Moralès qui a cru un jour à la démocratie: une région qui recèle du gaz demande, après presque deux siècles d’histoire commune, son autonomie.
Il faut se rappeler que la Colombie a vécu le même problème: au début du XXe siècle un mouvement indépendantiste soutenu par les USA voit le jour et proclame l’Etat du Panama. On connaît la suite. Nul n’est à l’abri des convoitises de l’Oncle Sam et ses interventions sont suspendues au-dessus des têtes des nations riches en matières premières. Qui sera le suivant?
Selim M’SILI