Pas d’intégration dans le projet Sarkozy

De l’Union méditerranéenne à l’Union pour la Méditerranée, le projet a été revu à la baisse, pour abandonner en cours de chemin de réflexion le projet d’intégration politique, avec ce qui, fatalement, en découle à savoir le projet d’intégration en matière de sécurité et de défense et même le projet d’intégration économique avec les institutions supranationales que cela charrie avec lui.

Dès lors, pourquoi s’acharner à le remplacer par un autre projet qui n’est en réalité ni une Union méditerranéenne, ni une Union pour la Méditerranée et qui se traduit par une simple coopération autour de projets qui pourraient être estimés communs et qui regroupent une sorte de coalition ad hoc.
Un forum de plus ? Il existe le dialogue méditerranéen de l’Otan pour résoudre les contradictions qui pouvaient découler ou simplement apparaître de ce qui a été approché sous l’angle de la rivalité Euro-américaine et non pas d’initiatives non concertées.

Pour ce qui concerne le bassin occidental de la Méditerranée, il y a le groupe des «5+5», regroupant d’un côté cinq pays éparpillés du Maghreb et cinq pays rassemblés de l’Arc latin et qui sont intégrés en plus dans l’Union européenne.

Il existe également le dialogue Euro-arabe et le dialogue Euro-africain, lesquels concernent les pays méditerranéens hors Israël et les ensembles régionaux auxquels ils sont censés appartenir.

S’il n’y a pas d’intégration politique, il ne peut pas y avoir d’intégration de défense, ce qui revient à dire qu’en matière de coopération sécuritaire, il va en résulter un déséquilibre et une inégalité des relations dans le sens où les pays européens se réserveront les initiatives, décideront de la nature des enjeux, définiront unilatéralement ce qui sera attendu des pays de la rive sud, distribueront les rôles, tenteront de créer des contradictions entre les pays du Sud dont il sera espéré que chacun fera preuve d’excès de zèle pour en être choisi comme sous-traitant principal.

N’a-t-on pas vu des pays arabes œuvrer à jouer le rôle de pilier ou de pivot dans l’architecture de sécurité internationale définie et mise en place par les Américains ? L’impossibilité d’aboutir, ou plutôt, le refus, dès le départ, d’inscrire pour projet d’objectif à atteindre la réalisation de cette triple intégration et même seulement d’envisager d’accepter l’adoption d’une posture de dialogue qui pourrait ne pas l’écarter comme perspective de long terme, enlève tout son sens au projet français et renforce même la conviction que ne peut s’instaurer un vrai climat de confiance et de solidarité entre les deux rives de la méditerranée.

Pis, ce refus pourrait s’approcher sous l’angle de la prise en considération de la théorie hugtintonienne du choc des civilisations et de l’adoption de l’idée qu’une posture de défense qui intègre la prévention contre la menace de rupture de la cohésion européenne par le réveil de la lutte entre les identités impose que l’Europe consolide ce qu’elle est déjà, à savoir une forteresse.

Bachir Benhassen

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