Nous sommes loin derrière

J’ai suivi avec grand intérêt et charme le débat animé par les deux concurrents aux présidentielles françaises : Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Un débat d’idées. Un débat serein et démocratique ponctué par une forte dose de maîtrise parfaite du langage. J’étais vraiment jaloux d’un tel bouillonnement de notions et de flux merveilleux de beautés langagières.

Pourquoi pas nous ? me suis-je dit en me souvenant des discours débiles, caricaturales, parfois même enfantins de nos représentants.

L’opposition dans le débat sus cité entre une opinion et une autre était présente et surtout acceptée et discutée dans une atmosphère d’organisation et de mutualité. Ce n’était pas du tout un matraquage ou une fermeture de la liberté d’expression à laquelle nous assistons chez nous commandés par nos chefs et exécutés par les appareils de l’état. Je n’ai, depuis longtemps, pas vu ni écouté un opposant s’exprimer librement via nos radios ou télévision toujours fermées et mesquines.

Je ne me souviens jamais avoir assisté à un débat digne de ce nom en Algérie dite « démocratique » à des débats, mais à des prises de becs, à des accusations, à des soutiens à des programmes non existants, à des propagandes et déformations de la réalité sociale et parfois même historique.

Heureusement que la presse écrite existe encore et n’ait pas succombé aux tentatives de soumission, heureusement aussi qu’Internet existe, sinon on aurait perdu la petite lueur qui signifie l’existence d’une certaine conscience politique qui, avec l’abrutissement voulu, des générations futures, s’éteint peu à peu.

La maîtrise du langage renseigne sur la capacité d’un individu à agencer ses idées. On dit souvent que la parole est le moule des idées et pensées. Si nous ne maîtrisons pas la parole notre pensée ne serait guère comprise, ni assimilée ; donc nous perdrons de notre crédibilité.

Sauf que j’ai découverts (vous allez me dire que ça existe depuis longtemps) que nos responsables de tout bord, non seulement ne maîtrisent pas la parole mais aussi n’ont pas d’idées ni d’opinions. Ils chantent à tue-tête, à chaque occasion, pour une certaine survie politique : « Nous soutenons le programme du président…, nous sommes avec la démarche du président… »…

En regardant et surtout écoutant attentivement le débat entre Royal et Sarkozy, j’ai en fait appris beaucoup de choses dans le domaine politique, sociologique, rhétorique…et d’autres choses encore.

La comparaison que j’établis me donna ainsi beaucoup raison. J’ai su que nous sommes très loin derrière.
« L’Algérie est un pays jeune, me diriez-vous pour toujours justifier le retard accumulé puisque s’en est un. C’est faut. Je n’admets pas ce résultat déficitaire et laxiste. La raison : comparons-nous à l’Espagne et le Portugal avec lesquels nous étions à pied d’égalité pendant les années 70.

Permettez-moi de dire que l’Algérie n’est pas encore un pays démocratique.

Noufèl

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