LE PRIX AFFICHÉ DU HOLD-UP !
Aucune mission officielle n’a été confiée à Ouyahia ce mercredi.
Bizarre ! Bizarre !
Un lecteur me faisait fort justement remarquer, hier matin, que le cours du pétrole flirtait de très près, de manière torride avec les 119 dollars. Et ce lecteur de rappeler un fait que nous semblons tous avoir oublié ou mis de côté : la loi de finances, chaque année, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, continue d’être conçue sur la base d’un prix de référence du baril à …19 dollars.
En clair, et sans avoir eu besoin de passer par Polytechnique ou par le lycée du Ruisseau, il y a 100 dollars de différence entre le prix de référence du baril retenu par le régime et le prix réel, celui du marché. 100 dollars sur chaque baril. Avant, jadis, naguère, il y a longtemps, lorsque les cours tournaient autour de 20 à 30 dollars, nos aimables dirigeants, à qui nous faisions tout aussi aimablement remarquer l’écart léger mais réel entre le prix de référence (19 dollars) et le cours du marché (25 dollars), nous rétorquaient qu’il ne fallait pas se mettre en danger, et que de 25 dollars, les prix pouvaient chuter rapidement à 19, voire plus bas. Pas très convaincus, mais résignés, nous admettions à l’insu de notre plein gré qu’ils avaient raison et qu’il valait mieux jouer la prudence. Mais aujourd’hui, ya ness ? Il va dégringoler de 119 à 19 ? A qui voudrais-tu faire croire ça, khouya ?
Nous parlons bien de 100 dollars de différence. 100 dollars, ce n’est plus de la sécurité, ce n’est plus de la prudence, ce n’est plus de la marge tampon, ce n’est plus de la prévision de risque, c’est tout simplement une mauvaise blague. Un gag douteux. Une histoire scabreuse. Un déni patent de partage des richesses. Un refus avéré de redistribution équitable de la rente.
Continuer de débiter des lois de finances sur une base de 19 dollars le baril alors qu’il se vend à 119, c’est comme promettre à un assoiffé qu’avec les changements climatiques, avec la remontée des eaux, et avec l’éventualité de voir les océans recouvrir une bonne partie de la terre d’ici à 1000 ans, il pourra alors boire à satiété. A condition, bien sûr, que la science découvre entre temps l’élixir de jouvence. La comparaison vous semble saugrenue ? Tirée par les cheveux ? Pas plus saugrenue qu’une loi de finances à 19 dollars, je puis vous l’assurer ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam