L’ACCOUCHEMENT DE L’ALLIANCE ISRAÉLO-ARABE

Condoleezza Rice peut afficher sa satisfaction. Présente à la conférence des pays voisins de l’Irak en même temps que Bernard Kouchner, elle a pu réaffirmer que l’Iran est devenu l’ennemi numéro un des Arabes. Avant elle, dans une conférence des pays arabes, au Qatar, la ministre des Affaires étrangères d’Israël, Tzipi Livni, avait dit la même chose.

Accueillie en grande pompe par ses homologues arabes des pays «modérés», elle scellait ouvertement l’alliance souterraine entre son Etat et ceux qui s’étaient absentés au sommet de Damas. Les ministres arabes n’ont pas dit autre chose.

L’affaire est entendue : l’Iran représente désormais le plus grand danger pour l’avenir du monde arabe. Et par conséquent, ses alliés aussi. Ils sont au nombre de trois : la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. Désormais, tout coup porté à ces trois amis du nouveau grand diable par Israël est une défense du monde arabe et de ses intérêts. Joli retournement de situation. Israël devient le protecteur du monde arabe.

Il faut saluer la performance de l’Administration Bush qui n’a cessé d’expliquer à ses alliés et amis arabes qu’ils étaient en devoir non seulement d’admettre la supériorité et la prééminence d’Israël mais de la souhaiter dans leur propre intérêt. Nous passons ainsi de la domination à l’hégémonie. Mais nous passons aussi du monde souterrain des petits et grands accords secrets, qui ont donné le feu vert à l’agression contre le Liban, à l’expression politique ouverte des nouvelles alliances et à la configuration des prochaines tensions militaires.

David Welch nous en a donné une des clés lors de sa récente visite au Liban où il a asséné ses ordres : l’élection du président libanais doit être immédiate, le seul lieu de dialogue est le Parlement où la majorité doit jouir de sa majorité et mise au placard de la démocratie consensuelle du Liban.
Position aussitôt amplifiée par la majorité qui s’est dite légitime par les résolutions internationales à l’application desquelles elle veillera particulièrement pour le désarmement du Hezbollah. Position tout aussitôt reprise par l’axe Egypte - Arabie saoudite - Jordanie et reprise par les pays du Golfe. L’obstacle est ainsi désigné : le Hezbollah et la Syrie. La légitimation politique d’un acte agressif est ainsi assurée. Israël est ainsi couvert s’il doit s’engager sur le terrain et le plus grand renversement d’alliances au Moyen-Orient réalisé.

Mohamed Bouhamidi

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