L’OMBRE DE L’AGROALIMENTAIRE

De partout s’élèvent des voix pour prévenir du chaos alimentaire qui risque de frapper le monde. Sans aucune contestation, selon les experts. Et au-delà des mesures urgentes à prendre comme la réunion d’un demi-milliard de dollars pour une aide immédiate à certains pays, le débat porte déjà sur les causes de cette catastrophe.

Rappelons quand même les deux causes les plus évoquées pour l’instant : la hausse de la consommation de viande en Chine et en Inde et les bio-carburants. La première cause nous rappelle que la viande dans les assiettes européennes est tout autant responsable que celle qui se trouve dans les assiettes chinoises et elle y est plus abondante et depuis bien plus longtemps. L’aveu que le modèle de consommation occidental est pour beaucoup dans nos problèmes n’est pas tout à fait clair mais il est clair qu’il passe pour naturel et normal aux yeux des experts occidentaux justement car eux produisent la viande et les céréales.

La cause par la production des bio-carburants est si peu sérieuse qu’elle ne tient pas la route, 1% seulement des terres cultivées étant consacré à cette nouvelle énergie. Les causes réelles et profondes se situent dans la domination des multinationales agroalimentaires sur les politiques agricoles des grandes puissances et les politiques que ces dernières ont imposées aux pays du tiers-monde.

Une des raisons principales est la mise à mort des cultures vivrières et des agricultures traditionnelles pour ouvrir un marché mondial à la production agroalimentaire des grands groupes capitalistes sursubventionnés des pays dominants. Propos d’un chroniqueur partisan ? Jugez par vous-mêmes, en lisant ces extraits d’une déclaration du ministre allemand de l’Agriculture faite le dimanche 20 avril au Bild am Sonntaget reprise par l’AFP : «La maximisation des gains passe avant tout pour eux (les grands groupes agro-alimentaires) et non pas l’approvisionnement des gens (…) Les grands groupes et investisseurs financiers dominent le marché et on doit leur mettre des bâtons dans les roues (…)

Le monde a besoin d’une agriculture paysanne et non pas industrielle (…) Il n’est pas possible qu’aux Etats-Unis, essentiellement un seul groupe propose des semences. Là-bas, les agriculteurs sont l’objet de chantage et les pays en développement aussi (…)» Nous sommes déjà loin de l’éloge sans modération de la «pure économie de marché» et si près d’une intervention de l’Etat qui n’a jamais cessé sauf dans l’imaginaire de nos dogmatiques nationaux de l’ultralibéralisme.

MOHAMED BOUHAMIDI

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