LE NOUVEAU ROUND DE LA PROTESTA

Aujourd’hui, la Coordination des syndicats autonomes mesure son ancrage social. Les travailleurs suivront-ils son appel à la grève, plus nombreux, plus décidés, mieux organisés ? Vous le saurez dès aujourd’hui. Quelques indices internationaux laissent penser que les luttes syndicales et sociales s’éveillent, se multiplient, se durcissent. Le FMI et la Banque mondiale, l’ONU elle-même, les ONG préviennent : la crise monétaire, la flambée des prix, les difficultés des pays et des couches les plus pauvres peuvent carrément déboucher sur la famine.

Les ministres des Finances du G7 (le G8 moins la Russie) réunis à Tokyo relèvent le sérieux de la situation et appellent à une action concertée pour empêcher que les dérives actuelles n’aboutissent au spectre de la grande crise de 1929. Une intervention des Etats devient urgente, et dans la bouche de ces libéraux acharnés, cette demande condamne tout le credo religieux du libéralisme.

La grève de Mahalla El Koubra au Caire avec la détermination des travailleurs et les mouvements de colère et de protestation partout dans le monde, y compris en Europe, montre que l’heure est aux explosions sociales. Bien sûr, chez nous, le gouvernement dira que les grandes mesures ont été déjà prises avec la fixation par l’administration des prix de la semoule et de la farine et les augmentations triomphalement annoncées par Sidi Saïd.

A quoi bon répéter que l’inflation a déjà «consommé » ces augmentations et qu’elles auront peu d’effet sur le pouvoir d’achat sauf pour certaines catégories au plus haut de l’échelle ? Mais il n’y a rien à expliquer à ce gouvernement, même pas que la politique du crédit à la consommation au profit des concessionnaires automobiles et des constructeurs étrangers a largement contribué à détourner les revenus des ménages au profit de la production étrangère.

Et les Algériens (deux millions de crédits accordés), mal préparés à apprécier ce qu’est le crédit capitaliste moderne (même halal chez les banques islamiques) et ses effets sur leurs revenus, en souffrent. Toutes ces difficultés vont aller en s’aggravant sur le court terme et cette crise durera plus que quelques mois. Alors, dialogue social avec tous les syndicats ou répression du mouvement ? Le choix du bâton semble avoir déjà été fait.

Mohamed Bouhamidi

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