Équation

Ceci pour dire que ce qu’on appelle, presque par euphémisme, la petite délinquance, ne peut être éradiquée par les seuls moyens répressifs, mais nécessite une prise en charge de fond, tellement elle commence à s’enraciner dans certaines couches sociales comme un réflexe de survie.

Depuis les attentats kamikazes du 11 avril et du 11 décembre 2007, l’État, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a décidé de réviser sa stratégie sécuritaire. Peut-on en dire autant dans le cadre de la lutte contre la criminalité ? Les moyens humains et matériels mis à contribution pour juguler ce phénomène, il est vrai, sont énormes. On parle déjà de doubler les effectifs de la police et de la gendarmerie. Mais pour autant, le citoyen se sentira-t-il plus en sécurité, dans ses biens et sa personne, face à un phénomène ayant pris les formes d’une gangrène qui happe les jeunes presque au berceau pour en faire avant même l’âge adulte des criminels endurcis.

Caricatural, dites-vous ? Pas nécessairement quand on saura que les dealers se recrutent dans les collèges, que des enfants pas plus haut que trois pommes trimballent dans leur cartable des armes blanches qu’ils tirent pour un oui ou pour un non, ou encore que des adolescents tuent pour un portable.

Ceci pour dire que ce qu’on appelle, presque par euphémisme, la petite délinquance, ne peut être éradiquée par les seuls moyens répressifs, mais nécessite une prise en charge de fond, tellement elle commence à s’enraciner dans certaines couches sociales comme un réflexe de survie. Le marasme social aidant, beaucoup de nos jeunes découvrent de nouveaux repères, appréhendés, aujourd’hui même s’ils sont par définition répréhensibles, sous le sceau de la normalité. N’est-ce pas par exemple que, dans notre pays, tout se vend et tout s’achète sans que personne ne s’en formalise.

L’informel est devenu, par la force des choses, une institution ou encore une valeur refuge ou vient se côtoyer, le grand trabendiste, l’employé qui veut arrondir ses fins de mois et le jeune qui a subtilisé une montre d’une poche ou arraché une chaîne du cou d’une femme. Autant dire que dans une Algérie où on peut s’enrichir facilement, il est difficile de gagner sa vie honnêtement. Ne faudrait-il pas d’abord résoudre cette équation ?

Zahir Benmostepha

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