Laissez l’olympisme aux sportifs

La paix sportive, qui a lieu tous les quatre ans, est un moment privilégié unique où les communautés de notre monde se retrouvent en communion. De fait, l’Olympiade est la seule «organisation» mondiale qui réunit en son sein les 200 pays et nations répertoriés de la planète. Ce qui laisse loin l’ONU, première organisation mondiale. Et puis, les JO aujourd’hui, ce sont des milliers de participants, des milliards de dollars brassés (en publicité, en transports, billetteries et autres), des milliards de téléspectateurs aussi. Ainsi, les Jeux sacralisent le mythe. Celui d’Olympie.

Pourtant, hors le nom, il n’y a aucune parenté entre les jeux originaux -créés en 776 avant J.-C. - et les jeux modernes si ce n’est la symbolique de paix. Mais les jeux modernes du fait de leur gigantisme, outre d’être un formidable pactole économique et financier, sont aussi, sans doute surtout, une redoutable tribune pour toutes les causes avec la présence de centaines de médias, de milliers de journalistes du monde entier.

Aussi, plus que les autres rendez-vous olympiques, celui de Pékin a une résonance et une portée tout à fait particulières du fait de la géopolitique de la Chine, Etat des défis et de la démesure, celui des énormes paradoxes comme l’ouverture économique et la subsistance d’archaïsmes et l’absence de démocratie. «Last but not least», les JO de Pékin étaient cependant l’occasion rêvée pour les donneurs de leçons de tout bord pour se mettre en exergue.

Et puis, combien de faits du prince n’a-t-on pas commis au nom des droits de l’Homme galvaudés à l’extrême? Il est patent que les libertés individuelles et collectives ne sont pas les choses les mieux partagées en Chine, mais de là à prétendre les faire respecter l’espace d’une olympiade, c’est de la mystification. Autant renoncer à organiser ces Jeux quadriennaux, tant aucun pays ou Etat ne sort indemne quant à la maltraitance des droits de l’Homme, à commencer par la France et les Etats-Unis où la xénophobie a pignon sur rue. Lorsque la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, Rama Yade, pose des «conditions» à la participation du président Sarkozy à l’ouverture des Jeux de Pékin, cela a un exécrable relent de paternalisme politique.

Des sottises mal assumées par Mme Yade qui ne sait pas ce que parler veut dire, qui affirmait, à propos de la visite à Paris du leader libyen, Mouamar El Gueddafi, que la France n’était «pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits».

Certes, depuis 1896 et la «résurrection» des Jeux olympiques, les politiques ont toujours détourné les JO pour s’en servir, à commencer par Hitler, en 1936. De fait, les JO sont otages de leur notoriété et, les premiers charlatans venus, y trouvent une tribune extraordinaire pour déverser leurs divagations.

Karim MOHSEN

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