L’Afrique prend ses devants
Décidément, l’Afrique unifie ses rangs pour trouver des réponses à ses problèmes sécuritaires loin de toutes pressions étrangères, à l’instar de la proposition américaine de créer «Africom».
Alger a été, pendant trois jours, la capitale de la lutte antiterroriste en Afrique du Nord à travers un important séminaire international auquel ont pris part un panel d’experts algériens, africains et internationaux, ainsi que le corps des ambassadeurs accrédités.
Le séminaire intervient dans le sillage de trois autres événements majeurs, à savoir le 35e Sommet de l’OUA en 1999, le plan d’action d’Alger en 2002, et la création du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert) en 2004. C’est aussi le 4e du genre après ceux de Naïrobi, Johannesburg, et celui qui sera programmé dans un pays d’Afrique central.
Il s’agit, en fait, de jalons, non seulement dans le combat continental, mais aussi mondial contre le fléau. Ainsi donc, l’Afrique du Nord se dote d’une stratégie commune pour circonscrire la menace. La région sahélo-saharienne est, en fait, au cœur des préoccupations, puisque cet immense espace à la beauté incommensurable et à la population si hospitalière est devenue aujourd’hui un fief du terrorisme où toutes sortes de pratiques illégales y ont lieu.
De l’aveu même du premier responsable des affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, «L’Afrique a identifié le mal comme étant l’un de ses principaux challenges». En fait, c’est impératif de combattre aujourd’hui le terrorisme. Aussi, l’Union africaine a intégré sa lutte «dans une architecture africaine de paix et de sécurité» tout en mettant en place des mécanismes comme celui «des forces africaines en attente dans les cinq régions africaines» qui interviendront si le besoin se fait sentir.
Les pays d’Afrique, notamment ceux du Sahel, qui possèdent en vérité moins de moyens que d’autres Etats pour mener la guerre, comptent pallier cela à travers une meilleure organisation pour une efficacité optimale.
Lutte mais aussi prévention sont les maîtres mots.
Nadjib Hadded
