Le sommet mi-figue, mi-raisin

Discours sans fioriture de Amr Moussa à l’ouverture du Sommet de Damas. L’Egyptien, secrétaire général de la Ligue, est allé droit au but : les Arabes n’ont rien obtenu des concessions consenties. Les Etats-Unis et Israël n’ont rien lâché, pas le moindre compromis sur quelque sujet que ce soit. Discours de circonstance pour un sommet arabe divisé et à qui seule la question palestinienne peut donner un minimum commun avec les absents : 10 sur 22, car on ne peut considérer la représentation par les ambassadeurs auprès de la Ligue comme une participation.

Mais, peut-être, cela est tout bénéfice pour la Syrie dont le seul vrai problème reste Israël et l’occupation du Golan depuis 41 ans. La question libanaise brandie comme prétexte par les absents ne pouvait remplacer la question centrale du Moyen-Orient. Elle reste comme la verrue sur le visage des Arabes comme une dissension interne, une mauvaise question de famille qui n’arrive pas à cacher les ingérences massives des USA et de la France.

Car au fond, quand tout le monde demande à la Syrie de ne pas intervenir au Liban en l’accusant, justement, de ne pas intervenir assez, en faisant pression sur l’opposition libanaise, que peut-on en retenir ? La demande faite à la Syrie de s’ingérer comme si, pour le Liban, l’ingérence devenait un fait normal pour peu qu’il satisfasse aux vues américaines et européennes. La Syrie intervient-elle trop ou pas assez ? Mauvaise question. On demande à la Syrie d’intervenir dans le bon sens, dans la bonne direction.

Quel schéma idéal pour les Américains et pour Sarkozy ! C’est cela la bonne démocratie : des élections avec des résultats garantis d’avance qui débouchent sur la «victoire» de leurs amis et alliés par un choix «judicieux» des électeurs arabes convertis à la «démocratie américaine». Et pendant que se tient le Sommet, Bush affirme que la guerre menée à l’armée du Mahdi à Bassorah permettra la victoire de la démocratie.

El Maliki, plus prosaïque, veut mettre fin à la contrebande du pétrole qui fleurit au sud. Mais la démocratie, c’est exactement cela : mettre le pétrole entre les mains qu’il faut et les mains qu’il faut, vous le savez, sont celles qui servent Israël et les Etats-Unis surtout en ces moments d’urgence médicale pour le dollar et pour le capitalisme financier.

Ne voyez aucune malice dans le fait que l’Iran converti, par les absents, en ennemi principal des Arabes en lieu et place d’Israël, demande le paiement du pétrole en monnaie autre que le dollar. Pire que la bombinette. Mais tout cela sent, déjà, le côté défensif car personne ne voit Israël en mesure de mener une vraie guerre éclair. Place aux remplaçants, mais ont-ils le punch nécessaire ?

Mohamed Bouhamidi

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It