Comment sortir de l’ornière ?

Sans nul doute que les absences Egyptienne et Saoudienne vont contribuer à isoler la Syrie davantage que seront renforcées les accusations faisant de ce pays le principal obstacle du retour du Liban à la sérénité. Sans nul doute que cela renforcera les clivages au sein des populations Libanaises et fournira des argumentations supplémentaires à la France et aux Etats-Unis à l’effet de réactiver les sanctions contre la Syrie et la mise en place du tribunal international sur l’assassinat de Rafic Hariri.

Sans nul doute que l’Algérie multipliera, comme de coutume, ses actions diplomatiques pour amortir le choc des divergences et même réduire celles-ci, et continuera à le faire après la tenue du Sommet puisque le président de la République aura à se déplacer ensuite en Egypte.

Cela nous contraint quand même à nous demander si nous sommes dans une situation où on pourrait dire que les pays arabes sont réellement sur la voie de la construction d’une entité arabe où dans celle de leur condamnation à des parcours pratiquement en solitaire ? Les pays arabes, ont-ils conscience qu’ils doivent sortir de l’inefficacité des actions isolées et des inhibitions à trouver les voies du rapprochement et garantir le succès par des actions concertées qui sacrifient certaines des ambitions ou des intérêts?
Serait-il utile de marquer un échec stratégique par la tenue du Sommet partiel arabe ou de ne pas le tenir dans les conditions où il ne semble pas que le jour soit proche où seront aplanies toutes les divergences, dont certaines apparaissent très sérieuses, pour lui assurer le succès.

On dit toujours que le monde arabe est à la croisée des chemins, mais il semble qu’il ne veut en prendre aucun en tant qu’entité à construire, si bien qu’on assiste à des départs solitaires, sauf pour le CCG, les cinq pays du Golfe, dont il est dit que les politiques extérieures, de sécurité et de défense sont décidées aux Etats-Unis et dont tout le surarmement acquis est du matériel prépositionné pour l’usage futur et éventuel des Américains. Il y a un autre groupe, sous régional, le Maghreb, qui est dispersé sur la politique intérieure et sur la politique extérieure, et donc fatalement sur les politiques de défense et de sécurité.
Le monde arabe n’avait connu que des divisions et ce n’est pas fini encore.

Rappelons-en quelques unes : divisé sérieusement du temps de la guerre froide, avec des systèmes politiques très divergents, incompatibles même, avec des valeurs divergentes et un arrimage à des espaces géopolitiques antagonistes. Guerre juin 1967. Les oppositions «progressisme» de Nasser et «wahabisme» paraissaient plus grandes que l’opposition à Israël. Une guerre dans une guerre. Accords séparés avec Israël qui avaient entraîné des guerres séparées. Ce fut une guerre israélo-arabe qui a évolué vers une guerre israélo -palestinienne et même palestino-palestinienne. Première guerre contre l’Irak qui avait vu des pays arabes s’aligner sur les Etats-Unis pour en engranger des bénéfices, partenariat stratégique, rôle dans l’architecture de sécurité américaine, aides financières, effacement de parties de dettes. Deuxième guerre contre l’Irak. Pas de caution onusienne mais caution régionale arabe par la mise de territoires arabes à disposition des troupes américaines.

Bachir Benhassen

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