Trop en parler ou occulter le terrorisme ?
Les lampions se sont éteints sur la conférence qui vient d’avoir lieu à Alger sous le label de la société civile.
Faudrait-il en prolonger le cours sur le plan du débat ou marquer une pause d’une durée à déterminer ?
Faudrait-il intégrer le terrorisme dans les campagnes électorales ou non ? Sommes-nous dans une situation où il faudrait complètement ignorer la situation de sécurité ? Faudrait-il croire que les pouvoirs publics font l’économie des discours sur le terrorisme, non pas pour fermer les yeux dessus et faire croire qu’il n’existe pas, mais pour éviter de le mettre en permanence au centre du débat et en faire un phénomène d’investissement politique ?
Certainement qu’il ne devrait pas y avoir réellement un consensus sur une étude comparative des avantages et des inconvénients pour ce qui concerne l’idée de trop se focaliser chaque jour sur le terrorisme ou d’ignorer complètement ce sujet..
Quelle que soit l’attitude adoptée, celle-ci aura ses partisans et ses détracteurs, et il sera impossible de dire quel camp a raison et quel camp a tord.
Il y a certainement autant de raisons pour en parler constamment que pour l’ignorer constamment, et quel que soit ce qui est fait, l’opinion publique sera également partagée car il n’a pas de stratégie la meilleure. En parler serait «mobiliser»? En parler serait «médiatiser» le terrorisme?
Durant toute cette période de grave perturbation sécuritaire, une partie (laquelle ?) de la classe politique avait paru pour les populations mue par les enjeux de pouvoir, la menace terroriste étant occultée des discours au point où il est arrivé que fusaient des questions pour savoir si les politiques vivent bien dans le pays. C’est ce que parfois pensent les populations quand des attentats ne sont pas annoncés par les médias publics et que des officiels n’en parlent pas du tout.
Et pourtant, le terrorisme n’est pas occulté puisque la presse (au moins) privée rapporte les attentas parfois à la «une», malgré que nous soyons encore en état d’urgence.
Cependant, inévitablement se pose la question des implications du fait que le débat en est occulté et de savoir si la lutte contre le terrorisme a besoin ou non d’appuis permanents par le discours. Il n’y a pas pour le moment de réponse satisfaisante puisqu’il n’y a pas justement de débat en la matière.
Par contre, si le terrorisme est absent des discours, et que peut-être ainsi la lutte contre le terrorisme s’en trouve handicapée de sa dimension « soutien » ne serait que verbal, le fait d’étaler les attentats avec leurs résultats dans la presse serait un moyen d’adresser des comptes rendus aux groupes armés.
Il est tout à fait normal et même salutaire de se poser toutes les questions possibles et imaginales, qui remontent même jusqu’à l’époque «Bouyali» qui avait été amnistié et qui avait repris la voie des maquis.
Il fut un temps où les massacres des populations la nuit dans les villages et dans les faux barrages marquaient l’odieux quotidien des populations, plus particulièrement dans certaines régions du pays.
Ces massacres étaient parfois couplés à des embuscades contre les forces de sécurité.
Bachir Benhassen