Casse-toi, pauvre… gauloise !
A la veille de la dernière visite du président Sarkozy chez nous, Mohamed Chérif Abbas avait soulevé une tempête de colère chez ceux d’en face parce qu’il avait allongé des vérités qui ne sont peut-être pas bonnes à entendre mais qui se confirment au fil des jours. Grosso modo, Mohamed Cherif Abbas disait que, dans la France d’aujourd’hui, la décision était entre des mains sionistes.
Avant-hier, Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes et français libre, a été évincé de son poste comme un malpropre parce qu’il avait osé aborder le côté Dracula d’Israël. Dans un écrit publié sur un site internet franco-musulman, Guigue relevait qu’Israël est «le seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles». De plus, il tournait en dérision les «geôles israéliennes où, grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer pendant Shabbat». Officiellement, on explique l’éviction de l’homme par un manquement au devoir de réserve. Mais personne n’est dupe.
Dans leur premier réflexe les journaux français justifiaient quand même le limogeage par la publication d’une tribune «anti-israélienne». Ils n’ont pas été plus loin, ce qui pourrait être un autre cas d’autocensure pouvant fort bien intéresser l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger. En tout cas, la conclusion de la presse était tout à fait plausible, voire logique si on analysait l’événement avec des verres du même type qu’utilise notre ministre des Moudjahidine ?
Bruno Guigue a le droit de se dire surpris par la décision de Mme Michele Alliot Marie, la ministre française de l’Intérieur – bien sûr, dans le cas où la décision lui appartiendrait réellement – puisque cela fait une dizaine d’années qu’il publie des analyses géopolitiques sans que personne n’y trouve à redire. Ce qui nous amène à nous interroger pour savoir si, dans la France de Sarkozy, on aurait accordé un intérêt quelconque à un écrit de l’ex-sous-préfet s’il s’était amusé à pourfendre De Gaulle, Bush, le pape ou même le Christ (QSSSL) ? Bruno Guigue, lui, estime qu’il n’est pas dans ses torts.
«Je pense seulement que la paix au Proche-Orient passe par l’application du droit international. Est-ce un délit ?» soulignait-il. L’homme reculerait-il face aux foudres sionistes ? On peut en douter lorsqu’on entend la suite. «A propos de terrorisme, Israël peut se targuer d’un palmarès hors compétition», disait-il généreux.
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVA) ne s’est pas suffi, lui, de saluer la décision de MAM. Il prétend à un «retrait immédiat» de tous les textes de M. Guigue parus sur le site oumma.com qui compterait mensuellement plus de 6 millions de visiteurs. Un Bureau qui doit penser qu’en matière de réserve et de bons réservistes, on n’a qu’à épouser fidèlement l’exemple du conseiller de Sarkozy, le soldat volontaire israélo-français Arno Klarsfeld.
L’un des snipers les plus célèbres, membre du corps des forces frontalières qui font la guerre et non pas la littérature et qui furent honorées il y a quelque temps à Paris sous le patronage de Gaston Ghrenassia. Un personnage qui n’a rien à voir avec la droiture du poète Aaron Shabtaï !
La sanction de MAM laisse apparaître l’effarante faiblesse de la France face à un lobby sioniste dominateur. M. Bruno, qui force au respect, a été donné en avertissement à tous ceux qui oseraient la vérité sur la monstruosité d’Israël. Une question mérite quand même d’être posée : M. Bruno Guigue aurait-il été limogé d’une façon aussi révoltante sous Jacques Chirac ou sous l’un de ses prédécesseurs ?
Mohamed Zaâf