Quand la violence gangrène la société

8000 femmes ont été victimes de violences en 2007, selon la Dgsn. Le chiffre est cependant loin de refléter la réalité tant celles-ci qui n’ont pas osé, pour des raisons socioculturelles, se faire connaître, doivent être encore plus nombreuses. Il y a peu de temps, l’actualité s’était emparée de la maltraitance des enfants pour un même alarmant constat. Il y a aussi les vieux parents qui se font agresser par leurs rejetons et dont une infime partie de ces actes est portée à la connaissance des autorités.

Pour les mêmes raisons qui inhibent les femmes avec ce plus que sont l’amour et l’affection que portent généralement les parents à leurs enfants en toutes circonstances.

Comme le cas, rapporté il n’y a pas si longtemps par la presse, de cette vieille dame qui est venue à l’audience pour dire au juge qu’elle pardonnait à son fils de l’avoir battue. Il y a aussi cette autre forme de violence commise par certains individus qui abandonnent soit leur mère, soit leur père devant la porte des maisons de vieillesse qui n’ont plus de places à offrir. Cette violence domestique peut faire partie d’une certaine normalité quand elle est l’exception que toute société connaît à un moment ou à un autre. Mais quand elle prend une ampleur comme celle que nous constatons dans notre pays, cela devient un véritable fléau qu’il est urgent d’éradiquer.

Surtout que c’est cette violence qui commence dans l’intimité des foyers qui se transpose à l’extérieur et s’installe dans les relations que peuvent avoir les individus entre eux au quotidien. On le voit dans les altercations entre automobilistes qui finissent mal. On le voit entre camarades de quartier. On le voit entre élèves. On le voit entre parents d’élèves et enseignants.
Comme on le voit aussi chez des enseignants. Le cas du professeur Illoul, aujourd’hui octogénaire, qui s’est fait gifler par une directrice d’école est affligeant. Le professeur a eu la démarche qui sied aux grands esprits. Il dépasse son cas personnel et écrit au Président de la République pour lui faire part de ses inquiétudes quant «au devenir de ce pays» après s’être interrogé sur «les critères de sélection retenus pas les responsables des promotions» et lui demander enfin de «mettre plus de rigueur dans cette institution (l’éducation nationale)».

Tout être sensé, jaloux de son pays et soucieux de son devenir ne peut que soutenir la démarche du Pr Illoul. Comme lui, nous disons que la violence s’est tellement banalisée et s’est lovée au plus profond des entrailles de notre société que sa prise en charge dépasse les niveaux subalternes par sa complexité et par l’importance des mesures à prendre. Sans une volonté politique fortement exprimée au plus haut niveau de l’Etat, la violence nous mènera droit à une dégénérescence de notre société. Quand la tête valorise celui qui s’en sert pour donner des coups plutôt que pour réfléchir et raisonner, où va-t-on?

Zouhir MEBARKI

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