A qui la faute ?
Le recours à la sous-traitance par le biais de mineurs et d’adolescents, procédé historiquement lointain mais encore en cours dans les guerres, est symptomatique de l’échec des terroristes, mais devait sonner l’alerte pour les parents qui ont silencieusement subi et apprennent jour après jour à leurs dépens l’éclatement de la famille et la lente perte de leurs enfants.
Ils sont lycéens, collégiens attachés à leurs études. Mais ils sont aussi, au vu de la loi, des criminels en puissance depuis qu’ils cumulent scolarité et “petits boulots” pour le compte du GSPC.
Le code pénal les catalogue dans la rubrique criminelle, quel que soit leur âge. Innocence volée, selon leurs parents qui se découvrent une progéniture qu’ils ne contrôlent plus. Pour quelques dinars de plus, des téléphones portables — pour faire in comme les autres jeunes —, ces mineurs contribuent par un simple renseignement donné aux terroristes à semer la mort. Le savent-ils ? La faute est à la géographie, à la précarité sociale, autant d’excuses pour justifier la facilité de leur enrôlement dans les régiments de la mort. Sont-ils conscients de l’objectif de leur recrutement ? La propagande du djihad en Irak suffit-elle à convaincre des collégiens à s’engager dans l’impasse et à justifier leur attrait du crime ?
Les groupes terroristes ne lésinent pas sur les moyens pour renforcer leurs rangs en faisant exploser l’innocence à défaut de convaincre de la justesse de leur cause. Le recours à la sous-traitance par le biais de mineurs et d’adolescents, procédé historiquement lointain, mais encore en cours dans les guerres, est symptomatique de l’échec des terroristes, mais devait sonner l’alerte aux parents qui ont silencieusement subi et apprennent jour après jour à leurs dépens l’éclatement de la famille et la lente perte de leurs enfants. Ils se ressaisissent malheureusement trop tard. Juste le temps de constater les dégâts, leur responsabilité…
Et ces mères de verser des larmes devant les prétoires, des larmes de détresse mais aussi de faiblesse à reprendre sous leurs ailes des enfants désormais condamnés. L’on demandera alors l’indulgence de la loi pour que ces criminels en bas âge puissent un jour rectifier le tir, abandonner les forêts pour les bancs de l’école. Volonté que seule la justice, devenue un acteur incontournable, peut accomplir et à quel prix !
À qui la faute ? Aux parents ? À l’école ? À l’État ? La faillite est partagée, mais rarement assumée.
Djilali Benyoub