Conjoncture peu ordinaire
Elle intervient dans un contexte particulier, celui d’une flambée historique de l’or noir qui ne cesse d’occuper les devants de l’actualité. La réunion ordinaire de l’OPEP a été entamée, hier, au milieu d’une conjoncture peu ordinaire marquée par un baril de pétrole qui a frôlé les 104 dollars dans les marchés boursiers.
Le baril brut se fait, à vrai dire, de plus en plus désirer. Une demande gargantuesque, face à une offre relativement modeste ajoutée à plusieurs autres facteurs, dont les tensions géopolitiques et les spéculations font que l’or noir est devenu l’or véritablement jaune. Ce qui était fort imprévisible, il y a quelques années, est devenu aujourd’hui une réalité. Ironie du sort, les mêmes pays importateurs qui cassaient les prix, il y a quelques années, à l’aide de manœuvres «peu orthodoxes» se retrouvent aujourd’hui mis à rude épreuve par les envolées du brut. Ce n’est pas une vision sarcastique, mais une réalité.
Cela dit, des observateurs, bien au fait, de cette situation inédite prévoient un baril définitivement au-dessus de 60 à 70 dollars et ils risquent très vraisemblablement de ne pas se tromper. Au moment où les croissances économiques de la Chine et de l’Inde dopent les prix, les pays pétroliers semblent bien partis pour récolter des dividendes consistant jusqu’au tarissement des réserves mondiales.
Cela paraît d’autant plus probant que les ressources alternatives comme les bio-carburants ont montré leurs limites.Cette manne qui profite aux pays producteurs, et qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars pourraient, par ailleurs, aider à contrebalancer les équilibres mondiaux à travers le développement économique des pays du Sud qui forment la majeure partie des exportateurs de produits énergiques.
L’Algérie, qui a entrepris une œuvre d’édification nationale sans précédent destinée à la rallier au ghota des nations véritablement émergentes, à la prochaine décennie, compte fortement sur ses réserves pétrolières et gazières. Le défi est en train d’^rtre relevé haut la main par l’Algérie.
Le Président Abdelaziz Bouteflika, artisan de cette nouvelle ère, est d’autre part catégorique : Le pays doit se libérer progressivement de la dépendance des hydrocarbures et ce, grâce aux hydrocarbures. Mais, enfin, au moment où l’on apprend que l’OPEP a décidé de maintenir ces quotas de productions à leurs niveaux actuels, les marchés boursiers pourraient devenir plus nerveux.
Nadjib Hadded