Énigmes

On doit alors légitimement s’interroger sur les conséquences de la crise des Mig-29 sur l’avenir de la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie, dans le cas bien entendu où le conflit ne connaîtrait pas de règlement allant dans le sens de la préservation des intérêts algériens.

La visite effectuée par le président Bouteflika à Moscou, les 18 et 19 février dernier, a-t-elle permis de lever les équivoques et de régler par conséquent les problèmes en suspens entre les deux pays depuis la signature à Alger, en mars 2006, d’un contrat portant sur la livraison d’armes à l’ANP ?

Si l’Algérie a rendu les avions Mig-29 livrés par les Russes, on ne sait pas, en revanche, si le contrat militaire a été renégocié en vue de remplacer les appareils “défectueux” par d’autres plus performants. Ainsi, le sommet Bouteflika-Poutine au palais du Kremlin n’a rien livré. Les deux présidents se sont contentés de déclarations d’intention en matière de coopération énergétique sans pour autant aller plus loin dans l’idée de la création d’une Opep du gaz.

Un projet qui semble toutefois difficile à réaliser en raison d’abord de la position de l’Union européenne sur la question et, ensuite, de l’état présent des relations bilatérales entre Alger et Moscou mises à rude épreuve par la coopération militaire. Force est de constater que ce chapitre, bien qu’abordé par le Kremlin, la veille de la visite du président Bouteflika en Russie, a été totalement ignoré, voire étouffé dans les comptes rendus des discussions entre les deux chefs d’État. On doit alors légitimement s’interroger sur les conséquences de la crise des Mig-29 sur l’avenir de la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie, dans le cas bien entendu où le conflit ne connaîtrait pas de règlement allant dans le sens de la préservation des intérêts algériens.

Dans le cas contraire, on pourrait alors supposer que les deux chefs d’État ont trouvé un terrain d’entente sur la question, mais ont convenu de le garder secret pour ne pas relancer encore une fois les craintes, du reste injustifiées, de certains pays maghrébins et méditerranéens sur ce qu’ils ont qualifié de surarmement de l’Algérie.

Mais il faut dire que dans ce cas comme dans l’autre, les relations algéro-russes ont besoin d’une véritable mise à niveau, surtout que du point de vue des échanges commerciaux qui ont connu une baisse sensible, passant de 700 millions de dollars en 2006 à moins de 200 millions de dollars en 2007, le président Bouteflika a eu cette phrase très significative avant de quitter Moscou pour regagner Alger : “Nous ne pouvons être satisfaits, ni vous ni moi.”

Salim Tamani

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